Dimanche 13 avril 2008 à 13h49
TEHERAN, 13 avr 2008 (AFP) — Un tribunal iranien a prononcé une nouvelle condamnation à mort contre un activiste kurde accusé de lien avec un groupe séparatiste, après l'annulation d'une sentence similaire par la Cour suprême, a déclaré à l'AFP son avocat dimanche.
"Un tribunal révolutionnaire de Marivan (ouest) a condamné à mort pour la deuxième fois Hivar Botimar après l'annulation du premier verdict par la Cour suprême et l'ordre de tenir un nouveau procès", a dit Saleh Nikbakht.
Le tribunal a jugé ce membre d'une ONG pour la protection de l'environnement, âgé de 31 ans, coupable d'être un "moharebeh", -ennemi de Dieu-, et de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), basé en Turquie.
La cour a utilisé comme preuve la détention de centaines de balles trouvées au domicile de Botimar, qu'il avait, selon son avocat, récupérées dans un camp abandonné de l'armée quand il avait 14 ans.
Le condamné, qui est en détention depuis décembre 2006, a 20 jours pour faire appel, selon M. Nikbakht.
La Cour suprême a annulé la condamnation à mort d'un autre Kurde, Adnan Hassanpour, 26 ans, emprisonné depuis janvier 2007 sous l'accusation d'espionnage, toujours selon l'avocat.
Son client, qui a été brièvement journaliste, a "démenti tout lien systématique avec des groupes politiques interdits", a dit M. Nikbakht.
Les condamnations à mort de MM. Botimar et Hassanpour avaient été prononcées en juillet 2007, et condamnées par de nombreux pays européens.
L'Iran combat le groupe séparatiste kurde iranien du Pejak, implanté dans l'ouest et le nord-ouest du pays et affilié au PKK.
Téhéran a accusé régulièrement les Etats-Unis de fomenter des troubles ethniques dans ses provinces frontalières, en apportant selon lui par exemple un soutien à des mouvements comme le Pejak.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.