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Iran: le Parlement européen réclame l'inscription des Gardiens de la Révolution comme organisation terroriste


Mercredi 18 janvier 2023 à 19h18

Strasbourg, 18 jan 2023 (AFP) — Le Parlement européen a demandé mercredi à l'UE d'inscrire les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran, sur la liste noire des "organisations terroristes".

Les eurodéputés, réunis en session plénière, invitent l'Union et ses États membres à "inscrire les Gardiens de la révolution islamique sur la liste de l'Union en matière de terrorisme", selon le texte d'un amendement, très largement adopté, ajouté à un rapport annuel sur la politique étrangère commune.

L'Iran est secoué par une vague de contestation contre le pouvoir depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après avoir été arrêtée à Téhéran par la police des moeurs pour avoir mal porté le voile islamique. Plusieurs personnes ont été condamnées à mort et exécutées en lien avec les manifestations.

Lundi, environ 12.000 personnes, venues de toute l'Europe, avaient manifesté jusqu'au Parlement européen à Strasbourg (est de la France) pour réclamer l'inscription des Gardiens de la Révolution sur cette liste noire, comme l'ont déjà fait les Etats-Unis. Ils avaient reçu le soutien de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, venue à leur rencontre.

"Je garantis que toutes les options permettant à l'UE de réagir aux événements en Iran restent sur la table", a affirmé lors d'un débat dans l'hémicycle, le commissaire européen à la Justice Didier Reynders.

Jeudi, les eurodéputés devraient réaffirmer cette demande dans le vote d'un rapport non législatif consacré uniquement à la réponse européenne aux manifestations et exécutions en Iran.

Le texte qui sera soumis au vote est plus complet que celui adopté mercredi.

Il souligne en particulier explicitement que les forces Qods et la milice Bassidj, qui sont affiliés aux Gardiens de la Révolution, doivent aussi être inscrites sur la liste noire.

Prenant en compte le fait que les Gardiens sont présents dans l'économie iranienne par l'intermédiaire de nombreuses entreprises qu'ils contrôlent directement ou indirectement, le texte réclame par ailleurs l'interdiction de "toute activité économique ou financière" avec ces dernières.

Créés le 22 avril 1979, à peine plus de deux mois après la victoire de la révolution contre le pouvoir du Chah et alors que les nouvelles autorités avaient une confiance limitée dans l'armée héritée de l'ancien régime, les Gardiens ("Sepah-é Pasdaran" en persan) de la Révolution islamique est une armée idéologique.

A la différence de l'armée nationale, les "Pasdaran" n'ont pas pour rôle premier d'assurer la protection de l'intégrité territoriale du pays: leur mission est "la sauvegarde de la Révolution et de ses acquis", selon la Constitution.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.