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Iran: la fille de Rafsandjani accusée de "propagande" (justice)


Mardi 11 octobre 2022 à 14h54

Téhéran, 11 oct 2022 (AFP) — La fille de l'ex-président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, détenue à Téhéran depuis fin septembre, a été accusée de "propagande" contre la République islamique, sur fond de protestations en Iran contre la mort de Mahsa Amini, a annoncé mardi l'Autorité judiciaire.

Les manifestations en Iran ont été déclenchées le 16 septembre, date à laquelle cette Kurde iranienne de 22 ans, est morte à l'hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs pour avoir selon celle-ci enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique, prévoyant notamment le port du voile.

Ex-députée et militante des droits des femmes, Faezeh Hachémi Rafsandjani "a été accusée de collusion, de perturbation de l'ordre public et de propagande contre la République islamique", a déclaré le porte-parole de la justice, Massoud Sétayechi, dans une conférence de presse à Téhéran.

Faezeh Hachémi, 59 ans, a été arrêtée le 27 septembre à Téhéran pour avoir inciter des habitants à manifester. Elle a déjà été condamnée à plusieurs reprises par le passé.

"Le 10 mars, elle a été condamnée à 15 mois de prison et à deux ans de peine supplémentaire incluant l'interdiction d'activités sur internet", a affirmé Massoud Sétayechi, sans plus de précisions.

Et en juillet, elle a été inculpée par la justice iranienne de propagande contre la République islamique et de blasphème sur les réseaux sociaux.

Fin 2012, elle avait été arrêtée et condamnée à six mois de prison pour "propagande" contre la République islamique.

Son père, Akbar Hachémi Rafsandjani, président entre 1989 et 1997, était un modéré qui préconisait l'amélioration des liens avec l'Occident.

Selon un dernier bilan iranien, des dizaines de personnes ont péri dans les manifestations depuis le 16 septembre, y compris 18 membres des forces de sécurité.

Les autorités iraniennes, qui démentent toute implication des forces de l'ordre dans la mort de Mahsa Amini, ont fait arrêter des centaines de manifestants, qualifiés d'"émeutiers".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.