Mardi 20 septembre 2022 à 11h30
Genève, 20 sept 2022 (AFP) — L'ONU s'est inquiétée mardi de la violence de la répression des autorités iraniennes contre les manifestations protestant contre la mort de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée par la police des moeurs.
"La Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme par intérim, Nada Al-Nashif, a exprimé aujourd'hui (mardi) son inquiétude face à la mort en détention de Mahsa Amini - détenue par la +police des moeurs+ iranienne appliquant des règles strictes sur le hijab - et à la réaction violente des forces de sécurité aux manifestations qui ont suivi", souligne un communiqué du Haut Commissariat.
"La mort tragique de Mahsa Amini et les allégations de torture et de mauvais traitements doivent faire l'objet d'une enquête rapide, impartiale et efficace par une autorité compétente indépendante, qui veille, en particulier, à ce que sa famille ait accès à la justice et à la vérité", a déclaré Mme Al-Nashif.
Selon une porte-parole du Haut Commissariat, Ravina Shamdasani, "deux à cinq personnes ont été tuées, selon certaines informations" lors de manifestations pour dénoncer la mort de la jeune femme dans plusieurs villes du pays y compris la capitale Téhéran.
Elle a indiqué que la police avait "tiré à balles réelles" et fait usage de gaz lacrymogène.
Mme Al-Nashif a aussi souligné que les lois sur le port obligatoire du voile restent préoccupantes en Iran, où apparaître en public sans hijab est passible d'une peine d'emprisonnement.
Originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a été arrêtée la semaine dernière alors qu'elle était à Téhéran en visite avec sa famille. Elle est décédée vendredi à l'hôpital après trois jours dans le coma.
Selon les autorités iraniennes, la jeune femme est morte de causes naturelles, mais selon des informations relayées par le Haut Commissariat elle a été violemment frappée sur la tête et sa tête a été cognée contre un véhicule de la police des moeurs.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.