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Iran: l'Américaine Sarah Shourd "bientôt libérée"


Vendredi 10 septembre 2010 à 10h35

TEHERAN, 10 sept 2010 (AFP) — Sarah Shourd, arrêtée en juillet 2009 avec deux autres Américains à la frontière entre l'Iran et le Kurdistan irakien, sera "bientôt libérée", a indiqué vendredi un responsable iranien précisant que des discussions sur les modalités et la date de sa libération étaient en cours.

"Avec l'arrivée de l'Aïd al-Fitr (qui marque la fin du mois de ramadan ce vendredi, ndlr), il a été décidé de libérer cette dame bientôt pour qu'elle rejoigne sa famille", a déclaré Ramin Mehmanparast, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien sur Press-TV, la télévision iranienne en langue anglaise.

Mais il a ajouté qu'il y avait encore "des discussions sur les détails et la date de sa libération".

La trentenaire avait été arrêtée avec deux autres Américains, Shane Bauer et Josh Fattal, par des troupes iraniennes le 31 juillet 2009, après avoir franchi à pied la frontière iranienne en provenance du Kurdistan irakien voisin.

Les trois, qui assurent avoir franchi la frontière par erreur après s'être égarés lors d'une randonnée, ont été accusés d'espionnage et d'être entrés illégalement en Iran.

Un responsable du ministère de la Culture a annoncé que Sarah Shourd sera libérée samedi matin, selon l'agence officielle Irna.

"Lors d'une cérémonie à 09H00 (04H30 GMT) samedi à l'hôtel Esteghlal, un des trois Américains arrêtés pour entrée illégale en Iran, sera libéré", a déclaré Ehsan Ghazizadeh Hachemi, directeur du bureau de la presse et des médias locaux du ministère de la Culture.

Contacté par l'AFP, l'avocat des trois Américains, Massoud Shafie, a déclaré qu'il n'avait pas d'informations exactes sur la date cette libération.

M. Mehmanparast a ajouté que la décision de libérer Sarah Shourd, annoncée jeudi soir, a été prise après que les responsables, notamment le président Mahmoud Ahmadinejad ont soigneusement étudié son cas.

Elle a été motivée par la "compassion islamique" et en raison de "l'approche spéciale du gouvernement iranien à l'égard des femmes", selon lui.

Fin juillet, le président américain Barack Obama avait appelé l'Iran à les "libérer immédiatement", affirmant qu'ils n'avaient jamais travaillé pour le gouvernement américain et n'avaient commis "absolument aucun crime."

La mère de Sarah Shourd, Nora Shourd, avait indiqué en août à l'AFP que sa fille, âgée de 31 ans, avait été diagnostiquée comme étant en phase pré-cancéreuse et souffrait de dépression.

Elle avait indiqué avoir appris qu'un appel urgent pour la libération de sa fille avait été également transmis aux autorités iraniennes par Manfred Nowak, rapporteur spécial de l'ONU sur la torture.

Les relations entre Téhéran et Washington se sont tendues ces derniers mois notamment à cause de la poursuite du programme d'enrichissement d'uranium par l'Iran et les nouvelles sanctions économiques adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies et les Etats-Unis contre Téhéran.

Selon Washington, outre les trois jeunes randonneurs, il y a d'autres ressortissants américains détenus ou disparus en Iran.

L'Américain Robert Levinson est également porté disparu en Iran depuis mars 2007. Le gouvernement iranien a affirmé n'avoir aucune information le concernant.

Par ailleurs, deux bi-nationaux, l'universitaire américain d'origine iranienne Kian Tajbakhsh, arrêté lors des troubles qui ont suivi la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009 et condamné à 5 ans de prison ferme, ainsi que l'homme d'affaires à la retraite irano-américain, Reza Taghavi, sont toujours détenus en Iran.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.