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Iran: deux membres des forces de l'ordre tués dans le Sud (agence officielle)


Vendredi 14 octobre 2022 à 16h58

Téhéran, 14 oct 2022 (AFP) — Deux membres des forces de l'ordre iraniennes ont été tués par balles vendredi dans le sud de l'Iran alors qu'ils pourchassaient deux graffeurs, auteurs de slogans, a rapporté l'agence officielle Irna.

L'Iran est en proie à des manifestations depuis la mort le 16 septembre d'une Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, qui avait été arrêtée trois jours plus tôt par la police des moeurs.

"Vendredi vers 05h00 (01h30 GMT) dans la ville de Beyrom, deux personnes à moto, qui écrivaient des slogans, ont été prises en chasse par les deux officiers", a indiqué à Irna le chef du pouvoir judiciaire de la province de Fars, Kazem Moussavi.

Mais les deux officiers sont tombés "en martyrs, en service", atteints "à la tête et à la poitrine" par les tirs des deux motards, désormais recherchés, a ajouté l'agence officielle.

Les deux victimes sont un membre des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ainsi qu'un membre du Bassidj, une milice paramilitaire liée aux Gardiens, a-t-elle précisé.

Depuis le début du mouvement de contestation il y a près d'un mois, au moins vingt membres des forces de sécurité ont été tués, selon un décompte des médias officiels.

Six autres sont par ailleurs morts dans des violences dans le sud-est de l'Iran, déclenchées par le viol d'une adolescente imputé à un commandant de police.

Le décès de Mahsa Amini a déclenché la plus grande vague de manifestations en Iran depuis les protestations de 2019 contre la hausse du prix de l'essence dans ce pays riche en pétrole.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a accusé jeudi les Etats-Unis de chercher à déstabiliser son pays, le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi affirmant, lui, que certains manifestants avaient été "entraînés à l'étranger et financés de l'extérieur du pays", selon des déclarations citées par Irna jeudi soir.

Ahmad Vahidi a également relativisé l'ampleur des manifestations, parlant "de quelque 45.000 personnes" lors des plus importantes manifestations, dans un pays de plus de 83 millions d'habitants, a-t-il dit.

"Dans les universités, au plus fort du mouvement, 18.000 personnes (...) ont participé aux rassemblements, sur un chiffre total de 3,2 millions d'étudiants", a-t-il encore déclaré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.