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Iran: des centaines de manifestants dans le sud-est


Vendredi 21 octobre 2022 à 14h35

Paris, 21 oct 2022 (AFP) — Des centaines de personnes ont manifesté vendredi à Zahedan, dans le sud-est de l'Iran, selon des vidéos diffusées en ligne, trois semaines après des manifestations sanglantes dans cette ville qui ont fait des dizaines de morts.

La ville de Zahedan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan, a été touchée par plusieurs jours de violences déclenchées le 30 septembre lors de manifestations contre le viol d'une jeune fille imputé à un policier, qui ont fait au moins 93 morts selon l'ONG Iran Human Rights, basée à Oslo.

Les médias proches du pouvoir iranien ont pour leur part décrit les affrontements de Zahedan comme un "incident terroriste" dirigé contre un poste de police et ayant conduit à la mort de cinq membres des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

Sur l'une des vidéos largement diffusées vendredi sur les réseaux sociaux, on voit des manifestants rassemblés devant une station de police, scandant "Mort au dictateur", en référence au guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei.

Une autre vidéo, partagée par Radio Farda, une chaîne en persan financée par les Etats-Unis, montre des protestataires réunis après la prière du vendredi, criant "Mort à Khamenei" et "Unité, unité".

Ces slogans hostiles au régime sont parmi les plus répétés lors des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini il y a plus d'un mois en Iran. Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation à Téhéran pour avoir, selon la police des moeurs, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.

Situé à proximité de la frontière avec l'Afghanistan et le Pakistan, le Sistan-Baloutchistan est l'une des régions les plus pauvres d'Iran et abrite la minorité baloutche, qui adhère majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant en Iran.

Militants et ONG déplorent de longue date que la région est victime de discrimination de la part du pouvoir religieux chiite de Téhéran, avec un nombre disproportionné de Baloutches tués dans des heurts avec les forces de l'ordre chaque année ou condamnés et exécutés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.