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Iran: décision de justice attendue pour le cinéaste Panahi (avocat)


Samedi 21 janvier 2023 à 16h14

Téhéran, 21 jan 2023 (AFP) — La justice iranienne devrait se prononcer d'ici vendredi sur une possible libération du cinéaste opposant Jafar Panahi, incarcéré depuis juillet, après l'annulation de son jugement par la Cour suprême, a annoncé samedi son avocat.

Âgé de 62 ans, M. Panahi, l'un des cinéastes iraniens les plus primés, a été arrêté le 11 juillet et doit purger une peine de six ans prononcée en 2010, selon la justice.

"Ce matin tôt (samedi), les responsables judiciaires m'ont dit qu'ils prendraient une décision au sujet de M. Panahi d'ici la fin de la semaine (qui se termine vendredi en Iran) au plus tard", a annoncé Me Saleh Nikbakht à l'AFP.

"Le jugement contre mon client avait été annulé le 15 octobre et la Cour suprême a renvoyé l'affaire devant un autre tribunal", a expliqué l'avocat.

"Le dossier de M. Panahi était resté bloqué depuis la mi-octobre au sein de la justice, mais il a finalement été transmis lundi à la cour d'appel", a précisé Me Nikbakht.

En juillet, M. Panahi avait été arrêté au tribunal de Téhéran où il s'était rendu pour suivre le dossier d'un autre réalisateur également primé, Mohammad Rasoulof, arrêté quelques jours plus tôt.

"Selon la loi, Panahi devrait être immédiatement libéré sous caution et son dossier devrait être à nouveau réexaminé", a indiqué l'avocat.

Le réalisateur a obtenu notamment un Lion d'Or en 2000 au festival de Venise pour "Le cercle" et le Prix du scénario à Cannes en 2018 avec "Trois Visages", trois ans après avoir été récompensé par l'Ours d'Or à Berlin pour "Taxi Téhéran".

M. Panahi "souffrait de problèmes de santé avant sa détention et il a contracté une grave maladie de peau en prison", a déploré son avocat.

"Selon les médecins, il devait être soigné à l'extérieur de la prison", a-t-il ajouté.

M. Panahi avait été arrêté puis condamné en 2010 à six ans de prison et 20 ans d'interdiction de réaliser ou d'écrire des films, de voyager ou même de s'exprimer dans les médias. Il continuait cependant à travailler et vivre en Iran.

Le 11 janvier, l'avocate de M. Rasoulof a annoncé à l'AFP qu'il avait été libéré le 7 janvier pour deux semaines pour raisons de santé.

Par ailleurs, le journal Etemad a annoncé sur son site la libération sous caution samedi du militant des droits humains Arash Sadeghi, arrêté en octobre sur fond de manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini.

L'Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de cette jeune Kurde iranienne, arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.