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Iran: arrestation de l'oncle de Mahsa Amini avant le premier anniversaire de sa mort


Mardi 5 septembre 2023 à 16h13

Paris, 5 sept 2023 (AFP) — Les autorités iraniennes ont arrêté mardi un oncle de Mahsa Amini, la jeune kurde iranienne dont la mort le 16 septembre dernier, après son arrestation par la police des moeurs, a déclenché des mois de manifestations, selon des sources kurdes.

Safa Aeli, 30 ans, a été arrêté par les forces de sécurité dans sa ville natale de Saqez (ouest) et détenu dans un lieu inconnu, ont indiqué l'organisation kurde de défense des droits humains, Hengaw, et le réseau pour les droits de l'Homme au Kurdistan, basé en France, dans des communiqués séparés.

Selon Hengaw, les forces iraniennes ont investi la demeure de Safa Aeli en dehors de tout mandat. Selon les réseaux d'activistes, Saqez est placée sous haute surveillance sécuritaire à quelques jours de l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini, et des caméras ont été installées autour de la tombe de la jeune femme décédée à 22 ans.

Sa mort en détention après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour non respect de la stricte tenue vestimentaire islamique a déclenché en Iran des mois de manifestations violemment réprimées et a marqué la naissance du mouvement Femme, vie, liberté. Depuis un an, de nombreuses Iraniennes défient le pouvoir en se dévoilant, le port du voile étant un des piliers de la République islamique d'Iran.

Selon les activistes, la répression a fait des centaines de morts et des milliers de personnes ont été arrêtées.

Les organisations pour les droits humains, dont Amnesty international, accusent le gouvernement iranien de mettre en oeuvre une répression accrue avant la date anniversaire de la mort de Mahsa Amini.

Des membres des familles de protestataires tués pendant la contestation ont été arrêtés et interrogés pour les contraindre au silence et empêcher de nouvelles manifestations, selon ces sources.

Le père de Mohammad Mehdi, un des hommes pendus ces derniers mois en lien direct avec les manifestations, ferait notamment partie des personnes arrêtées, selon ces sources.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.