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Iran: affrontements lors de manifestations pour la quatrième semaine


Samedi 8 octobre 2022 à 12h42

Paris, 8 oct 2022 (AFP) — Des écolières ont scandé des slogans, des travailleurs se sont mis en grève et des affrontements avec les forces de l'ordre ont éclaté samedi en Iran, où les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini sont entrées dans leur quatrième semaine, selon des ONG.

La colère s'est enflammée après le décès de cette Kurde iranienne de 22 ans le 16 septembre à l'hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Dans une école de Saqez, ville natale de Mahsa Amini, dans la province du Kurdistan, des filles ont scandé "Femme, vie, liberté", et dans une rue des manifestantes ont retiré leur foulard pour l'agiter au-dessus de leur tête, selon des vidéos enregistrées samedi, a indiqué le groupe de défense des droits humains Hengaw.

"Nous n'avons plus peur. Nous allons nous battre", lit-on sur une grande banderole placée sur un viaduc de l'autoroute Modares qui traverse le centre de Téhéran, selon des images en ligne vérifiées par l'AFP.

Aussi, des "grèves générales" ont lieu à Saqez, Sanandaj et Divandarreh, dans la province du Kurdistan, ainsi qu'à Mahabad, dans la province d'Azerbaïdjan occidental, a encore rapporté Hengaw, une ONG basée en Norvège.

A Sanandaj, des coups de feu ont retenti lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, selon des images partagées par le média en ligne 1500tasvir, qui recense les violations des droits humains.

L'AFP n'a pas été en mesure, dans l'immédiat, de vérifier les images de 1500tasvir.

La répression s'est accrue depuis le début du mouvement de contestation, le plus important depuis les manifestations contre la hausse des prix l'essence en 2019. Les connexions internet en Iran sont toujours très perturbées, avec le blocage notamment des applications WhatsApp et Instagram par les autorités.

Au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, alors qu'un bilan officiel fait état d'environ 60 morts parmi lesquels 12 membres des forces de sécurité.

Le président ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, qui a participé samedi à une cérémonie dans une université de Téhéran marquant le début de l'année universitaire, a imputé les troubles à des forces extérieures.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.