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Irak: un réfugié kurde iranien tente de s'immoler devant un bureau de l'ONU


Mardi 18 mai 2021 à 18h08

Erbil (Irak), 18 mai 2021 (AFP) — Un demandeur d'asile kurde iranien a tenté mardi de mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu devant un bâtiment de l'ONU à Erbil, au Kurdistan irakien, pour protester contre ses conditions de vie, ont rapporté des témoins à l'AFP.

Brièvement partagée sur les réseaux sociaux avant d'être supprimée, une vidéo visionnée par l'AFP montrait Mohammad Mahmoudi s'aspergeant d'essence puis mettant le feu à ses vêtements devant des journalistes locaux, près de locaux onusiens.

Des gardes du bureau des Nations unies et des passants se sont portés à son secours, éteignant le feu.

Selon les médecins de l'hôpital d'Erbil où il a été transporté, M. Mahmoudi, âgé de 27 ans, était mardi dans un état critique.

Avant de s'immoler, il a expliqué devant les caméras des journalistes être un militant politique kurde d'Iran s'étant réfugié au Kurdistan irakien.

"Sommes-nous censés vivre comme je vis à cause de mon activité politique? Est-ce cela la vie? Nous vivons comme des chiens sans abri depuis quatre ans", a déclaré le jeune homme, qui travaille comme ouvrier journalier à Erbil.

Plusieurs de ses amis s'exprimant sous le couvert de l'anonymat ont indiqué à l'AFP qu'il était un ancien peshmerga (combattant kurde, NDLR), opposé au régime de Téhéran et originaire de la ville de Boukan, à 480 km à l'ouest de la capitale iranienne.

En 2017, il a soumis une demande à l'ONU pour obtenir le statut de réfugié qui est toujours à l'étude, selon les mêmes sources.

"Si je retourne en Iran, je serai exécuté. Ici, nous n'avons plus comme refuges que les parcs publics, des mosquées ou des maisons en construction", a dit M. Mahmoudi face aux caméras.

Des milliers de Kurdes iraniens traversent par ailleurs régulièrement la frontière à la recherche d'un travail, la situation économique de l'Iran étant grevée par de lourdes sanctions internationales.

Sollicité par l'AFP, le bureau local des Nations Unies n'a pas réagi dans l'immédiat.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.