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Irak, Turquie et Etats-Unis ont tous intérêt à stopper le PKK (Rice)


Mardi 18 decembre 2007 à 17h13

BAGDAD, 18 déc 2007 (AFP) — La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a déclaré mardi à Bagdad que les Etats-Unis, l'Irak et la Turquie avaient tous les trois intérêt à stopper les combattants séparatistes kurdes du PKK, après une incursion turque dans le nord de l'Irak.

"Les Etats-Unis, l'Irak et la Turquie ont un intérêt commun à stopper les activités du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) qui menacent la stabilité du nord et ont fait des morts en Turquie", a déclaré Mme Rice dans une conférence de presse à Bagdad avec son homologue irakien Hoshyar Zebari.

M. Zebari a pour sa part qualifié de "limitée" l'opération terrestre turque en territoire irakien, intervenue selon lui dans "une zone de haute montagne peu peuplée" de l'extrême nord-est du territoire.

Il a dans le même temps jugé "inacceptables" les opérations dans le sud frontalier turc lancées par les combattants du PKK à partir du territoire irakien.

Des soldats turcs ont mené mardi avant l'aube leur première incursion terrestre dans le Kurdistan irakien depuis le feu vert donné en octobre par le Parlement pour déloger le PKK de son sanctuaire irakien.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et Washington et l'Union européenne.

L'opération terrestre est intervenue après des bombardements aériens et d'artillerie turcs dimanche sur des villages irakiens de la zone frontalière qui, selon une agence pro-PKK Firat, ont fait sept morts, dont deux civils.

L'état-major turc a affirmé avoir obtenu un accord tacite des Américains pour lancer cette les raids de dimanche et le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a annulé une rencontre avec Mme Rice pour protester contre le soutien américain à la Turquie.

"Dimanche dernier, il s'agissait d'une décision turque. Nous avons exprimé clairement nos inquiétudes au gouvernement turc sur toute action qui pourrait entraîner des victimes civiles ou déstabiliser le nord" de l'Irak, a cependant déclaré Mme Rice.

La chef de la diplomatie américaine s'était plus tôt rendue à Kirkouk, dans le nord de l'Irak, pour soutenir les efforts de réconciliation dans cette région pétrolière revendiquée par les Kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.