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Irak: trois champs pétrolifères touchés par des attaques au Kurdistan


Mercredi 16 juillet 2025 à 20h44

Erbil (Irak), 16 juil 2025 (AFP) — Trois champs pétrolifères du Kurdistan d'Irak ont été touchés mercredi par des attaques de drones chargés d'explosifs, ont indiqué les forces kurdes, au lendemain d'une attaque similaire ayant entraîné l'interruption des activités d'un champ pétrolifère.

La production dans deux champs pétrolifères exploités par le groupe norvégien DNO ASA dans la région autonome du Kurdistan (nord) a été temporairement suspendue, a indiqué la société.

Une association représentant huit compagnies pétrolières internationales opérant au Kurdistan, dont DNO ASA, a indiqué que d'autres entreprises avaient également suspendu la production de 200.000 barils par jour.

Selon les autorités kurdes, les attaques "terroristes" ont provoqué "d'importants dégâts".

"Deux drones chargés d'explosifs ont attaqué" le matin le champ pétrolifère de Pechkabir, exploité par DNO, et un drone similaire a frappé le champ de Tawke, dans le district de Zakho, ont indiqué les services de lutte contre le terrorisme du Kurdistan.

Une autre attaque a visé un champ pétrolifère géré par les Etats-Unis dans la province de Dohouk.

Plus tard dans la journée, une attaque de drone a pris pour cible le même site.

Aucune victime n'a été signalée.

Ces dernières semaines, une série d'attaques de drones et de roquettes non revendiquées ont ciblé le Kurdistan, où cinq champs pétrolifères ont été touchés en une semaine.

Mardi, une attaque de drone chargé d'explosifs a entraîné la suspension des activités dans le champ pétrolifère de Sarsang, à Dohouk, exploité par la société américaine HKN Energy.

Lundi, un drone a été abattu près de l'aéroport d'Erbil, capitale du Kurdistan autonome.

Des responsables politiques au Kurdistan ont accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques, sans fournir de preuves.

Un responsable kurde, ayant requis l'anonymat, a accusé les forces du Hachd al-Chaabi, anciens paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces armées régulières.

"Nous tenons le gouvernement irakien pour responsable, car il finance les forces du Hachd qui attaquent les infrastructures pétrolières", a-t-il déclaré à l'AFP.

Les autorités kurdes avaient déjà accusé le Hachd d'une attaque de drone près de l'aéroport d'Erbil le 3 juillet. Bagdad avait rejeté ces accusations.

Les tensions entre le Kurdistan et le pouvoir central à Bagdad au sujet des exportations de pétrole s'exacerbent, un important oléoduc traversant la Turquie étant fermé depuis 2023 en raison de différends juridiques et de problèmes techniques.

L'Association de l'industrie pétrolière du Kurdistan (APIKUR), qui représente des compagnies pétrolières internationales opérant dans la région, dont DNO, HKN Energy et Hunt Oil, a condamné les attaques visant les sites de production exploités par ses sociétés.

La majorité de ses entreprises, "y compris celles qui n'ont pas été directement visées, ont annoncé la suspension d'une production totalisant plus de 200.000 barils par jour", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Les entreprises "sont déterminées à reprendre la production et les ventes de pétrole dès que possible", a déclaré le porte-parole d'APIKUR, Myles B. Caggins III.

Quelque 2.500 soldats américains sont déployés en Irak dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique.

bur-rh/feb/tp

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.