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Irak: tirs contre des rebelles iraniens, non loin de forces américaines (responsables)


Mercredi 30 septembre 2020 à 21h32

Souleimaniyeh (Irak), 30 sept 2020 (AFP) — Trois roquettes ont visé mercredi soir des positions de rebelles kurdes iraniens au Kurdistan d'Irak, non loin de l'aéroport d'Erbil où sont postés des soldats américains, ont indiqué des responsables irakiens.

On ignorait dans l'immédiat l'origine des tirs. Mais Hoshyar Zebari, ex-chef de la diplomatie irakienne et figure de la région autonome du Kurdistan (nord), a estimé que ces tirs, même s'ils visaient l'opposition kurde iranienne, constituaient "une escalade (...) des mêmes groupes qui attaquent l'ambassade américaine" à Bagdad.

Le Kurdistan est considéré de longue date comme le seul endroit sûr pour les troupes et les diplomates internationaux en Irak.

Les tirs sont intervenus alors que le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a posé la semaine dernière un ultimatum à l'Irak: soit les attaques anti-américaines cessent, soit Washington ferme son ambassade à Bagdad et rappelle ses 3.000 soldats et diplomates.

Selon un commandant du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDK-I, principal groupe de l'opposition kurde iranienne), Souran Ali, les tirs n'ont pas fait de victime.

Les roquettes "ont visé à 20H30 (17H30 GMT) un QG du PDK-I qui se trouve à deux kilomètres de l'aéroport d'Erbil", la capitale du Kurdistan, a-t-il précisé.

M. Ali a dit ne pas pouvoir déterminer dans l'immédiat l'origine des tirs et la portée des projectiles qui se sont écrasés au sol. Les roquettes ont provoqué des incendies selon des vidéos mises en ligne.

Sur Twitter, M. Zebari a dénoncé "une nouvelle escalade visant à troubler la sécurité de l'Irak et du Kurdistan par les mêmes groupes qui attaquent l'ambassade américaine à Bagdad et ses convois".

"Des mesures doivent être prises pour faire cesser cela", a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a rencontré 25 représentants de chancelleries occidentales et arabes pour tenter de les rassurer au sujet de la protection par les autorités des missions diplomatiques.

Depuis l'autonomie du Kurdistan irakien en 1991, les groupes rebelles kurdes iraniens dont le PDK-I et le groupe rebelles turc du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont fait de cette région montagneuse leur base arrière pour combattre Téhéran et Ankara.

Ces deux capitales, qui les considèrent comme "terroristes", les traquent sur le territoire irakien depuis des années et bombardent régulièrement leurs positions.

Les attaques principalement aux roquettes, qui ont visé ces derniers mois l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad, des bases militaires et des convois logistiques de sous-traitants irakiens travaillant pour l'armée américaine, avaient été revendiquées par d'obscurs groupes. Mais selon des analystes, il s'agit de faux-nez de factions armées irakiennes pro-iraniennes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.