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Irak: tensions à Khanaqine, ville au coeur du conflit arabo-kurde


Dimanche 16 octobre 2011 à 14h21

Khanaqine (Irak), 16 oct 2011 (AFP) — Des centaines de personnes ont protesté dimanche dans la ville de Khanaqine (150 km au nord-est de Bagdad) contre un arrêté gouvernemental bannissant le drapeau kurde de ses bâtiments officiels, dans une zone où les tensions entre Arabes et Kurdes sont vives.

Khanaqine fait partie d'une vaste portion de territoire irakien que se disputent les autorités centrales du pays et celles de la région autonome du Kurdistan. Ce conflit latent est souvent présenté par les Américains comme l'un des principaux risques pesant sur la stabilité à long terme de l'Irak.

Environ 700 manifestants ont défilé depuis le centre-ville jusqu'aux bâtiments des autorités locales, en criant "Vive le Kurdistan !" ou "Khanaqine est kurde !", selon un journaliste de l'AFP sur place.

Ils brandissaient des drapeaux de la région kurde et exigeaient que les bâtiments officiels de la ville soient ornés des drapeaux irakien et kurde. Ils réclamaient aussi des excuses de la part du Premier ministre Nouri al-Maliki, qui a signé l'interdiction du drapeau kurde.

La municipalité, qui a reçu mardi l'arrêt gouvernemental interdisant l'utilisation des drapeaux kurdes, se refuse à l'appliquer, a indiqué le maire de Khanaqine, Mohammed al-Mullah Hamed.

Samedi, le président du Parlement kurde, Kamal Kirkuki, a pour sa part jugé "inacceptable de violer le caractère sacré du drapeau kurde".

Les autorités du Kurdistan irakien souhaitent intégrer Khanaqine et une vaste bande de terre connue sous le nom de "territoires disputés" dans leur région, ce à quoi s'oppose Bagdad. Le conflit remonte à leur arabisation forcée au début des années 1990 par l'ancien président Saddam Hussein.

Les tensions ont connu un pic fin février lorsque des peshmergas (combattants kurdes) ont fait avancé leurs forces vers la ville pétrolière de Kirkouk (nord), disant vouloir protéger la ville alors que des manifestations secouaient tout le pays. Ils se sont finalement retirés fin mars.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.