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Irak: six manifestants tués en moins de 48 heures dans le Kurdistan


Mardi 8 decembre 2020 à 20h34

Souleimaniyeh (Irak), 8 déc 2020 (AFP) — Six manifestants ont été tués en moins de 48 heures lors de rassemblements contre les autorités du Kurdistan irakien, ont indiqué mardi des sources médicales et officielles, au moment où la colère gronde à propos de coupes de salaires dans la fonction publique.

Des manifestations contre le gouvernement du Kurdistan irakien et les deux principaux partis politiques de la région autonome ont éclaté la semaine dernière dans plusieurs localités de la province de Souleimaniyeh, dans le nord de l'Irak.

Lundi, un premier manifestant âgé de 26 ans a été tué par balle dans la localité de Chamchamal, où les forces de sécurité, qui protégeaient des bureaux de plusieurs partis politiques, avaient tiré à balles réelles pour tenter de disperser les manifestants qui s'en approchaient, avait indiqué une source médicale.

Tard lundi soir, deux manifestants sont morts dans les localités de Kifre et Dabardikhan, selon un responsable de la région du Kurdistan et de la Commission irakienne des droits humains basée à Bagdad.

En dépit des violences, de nouvelles manifestations ont eu lieu mardi dans une demi douzaine de localités de la province de Souleimaniyeh.

A Takiya, une soixantaine de km au sud-est de la ville de Soleimaniyeh, des manifestants ont tenté d'incendier les sièges de partis politiques kurdes et de la police locale, selon un correspondant de l'AFP.

Une jeune manifestant de 16 ans a été tué par balle à Takiya, a indiqué une source médicale. La Commission irakienne des droits humains a confirmé un mort dans cette localité.

Plus à l'Est, deux manifestants ont été tués lors de rassemblements mardi à Sayed-Sadeq, selon Umid Hama Ali, ancien député du Parlement kurde, et la Commission irakienne des droits humains.

Les autorités gouvernementales du Kurdistan ont annoncé une interdiction de mouvement entre Souleimaniyeh et les localités voisines pendant 24 heures à compter de mardi minuit.

Le bureau des Nations unies en Irak a dénoncé les violences, appelant à "l'ouverture d'une enquête dans l'immédiat pour identifier les auteurs des violences et leur faire rendre des comptes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.