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Irak: session tendue au Parlement kurde sur la fin de la présidence Barzani


Dimanche 29 octobre 2017 à 14h32

Erbil (Irak), 29 oct 2017 (AFP) — Le Parlement kurde irakien a entamé dimanche à Erbil une session sous tension pour entériner la fin de la présidence de Massoud Barzani et décider de la répartition provisoire de ses pouvoirs d'ici l'élection présidentielle.

Plusieurs fois repoussée, la session s'est ouverte en début d'après-midi à huis clos en raison des "questions sensibles" qui doivent y être discutées, selon des députés.

Le Parlement de la région autonome avait au préalable indiqué qu'une lettre de M. Barzani serait lue en session, sans en révéler le contenu.

Des responsables de son parti, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), ont toutefois dit aux journalistes que M. Barzani devait annoncer dans cette lettre qu'il mettait fin à ses fonctions.

Selon le PDK, les députés doivent alors voter une redistribution de ses pouvoirs "jusqu'à la présidentielle", initialement prévue le 1er novembre mais reportée à une date qui n'a pas encore été fixée.

L'opposition, notamment le parti Goran, plaide elle pour la démission de M. Barzani et un "gouvernement de salut national".

Massoud Barzani "symbolise l'échec de la politique kurde et la seule chose qui lui reste à faire est de s'excuser publiquement", a lancé avant l'ouverture de la session Raboun Maarouf, député de Goran. Des partisans du président kurde l'ont aussitôt pris à parti.

Dimanche, Goran s'est opposé à la répartition des pouvoirs proposée par les grands partis kurdes, le PDK et l'Union patriotique kurde (UPK), ont indiqué des députés, affirmant que la session était très tendue.

Le mandat de M. Barzani, premier président élu de la région autonome, avait expiré en 2013. Il avait été prolongé de deux ans par le Parlement puis s'était poursuivi sans élection ni décision formelle face au chaos engendré par l'offensive du groupe Etat islamique (EI) en Irak.

Le Parlement kurde a récemment gelé les prérogatives de M. Barzani à la suite des conséquences désastreuses du référendum d'indépendance qu'il a initié.

Cette consultation, où le "oui" l'a largement emporté, a créé une crise sans précédent entre Bagdad et Erbil.

Bagdad a envoyé ses troupes reprendre le contrôle de toutes les zones situées hors de la région autonome où les Kurdes avaient étendu leur emprise depuis 2003, dont la riche province pétrolière de Kirkouk (nord) qui aurait pu assurer la viabilité économique d'un hypothétique Etat kurde.

Erbil n'a en outre pas obtenu le soutien international qu'il espérait concernant le référendum sur l'indépendance.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.