Lundi 1 septembre 2008 à 20h00
BAGDAD, 1 sept 2008 (AFP) — L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a condamné lundi une attaque, fin août, chez un journaliste kurde de Bagdad, dont la soeur a été tuée, en dénonçant une nouvelle étape dans "la spirale de violence" qui cible les médias en Irak.
Le 24 août, sept inconnus en uniforme se sont introduits au domicile de Sadek Jaafar Bachir, journaliste au mensuel Araa ("Opinions"), et ont ouvert le feu sur lui et sa famille après avoir fouillé la maison, indique RSF dans un communiqué.
Au cours de la fusillade, la soeur de M. Bachir a été tuée, ajoute RSF.
Blessé, tout comme sa mère, âgée de 70 ans, et sa fille de trois ans, Sadek Jaafar Bachir a de son côté été admis dans un hôpital de Bagdad, "où il a subi une opération pour retirer les balles qui s'étaient logées dans son ventre", précise l'association.
Le journaliste, qui "risque de perdre l'usage de sa main gauche", a affirmé à RSF "n'avoir reçu aucune menace avant l'agression", note le communiqué. M. Bachir, "qui n'avait toujours pas été interrogé par les services de police plus d'une semaine après le drame", a également "dénoncé les lenteurs de l'enquête".
RSF, qui se dit "profondément attristée par la mort de la soeur de Sadek Jaafar Bachir", s'alarme de ce "précédent alarmant", en soulignant que "les journalistes ne sont plus seulement pris pour cibles pendant leurs déplacements, ils sont dorénavant également en danger chez eux".
"La presse irakienne a déjà payé un lourd tribut", conclut l'association, qui rappelle que depuis mars 2003, 217 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués en Irak.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.