Samedi 24 novembre 2012 à 18h28
BAGDAD, 24 nov 2012 (AFP) — Le président du Parlement irakien, Oussama Al-Noujaifi, a évoqué samedi des "progrès importants" dans ses efforts pour apaiser les tensions entre Bagdad et le Kurdistan autonome, mais le déploiement de forces kurdes dans le nord de l'Irak menace d'envenimer la situation.
De retour d'une visite à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, M. Noujaifi a aussi annoncé une première "réunion technique et militaire" sur le sujet lundi au ministère de la Défense à Bagdad, précisant qu'il s'agirait d'un "pas important sur la voie d'un désamorçage de la crise".
"Des progrès importants ont été réalisés sur la question en réunissant les parties prenantes à la table du dialogue", a annoncé dans un communiqué M. Noujaifi, qui a plusieurs fois prévenu que cette crise risquait de mener à la guerre civile.
Dans le même temps, le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, a fait savoir qu'il n'irait pas à une réunion avec le Premier ministre Nouri el-Maliki à Najaf (centre) à laquelle il a été convié par le puissant leader chiite Moqtada Sadr.
La crise actuelle n'est pas un problème personnel entre MM. Barzani et Maliki, souligne le responsable kurde dans un communiqué, mais plutôt "un problème de gouvernance en Irak, et un non-respect de la Constitution permanente" ainsi que les accords conclus par le gouvernement fédéral.
Les tensions sont vives dans certaines zones du nord du pays que le Kurdistan et le gouvernement central se disputent, et où des accrochages entre les forces de sécurité kurdes et l'armée irakienne font craindre un conflit à plus grande échelle.
Des accrochages ont eu lieu le 16 novembre entre les forces kurdes et l'armée irakienne dans la ville de Touz Khourmatou. Ces derniers jours, des responsables de Bagdad et d'Erbil se sont mutuellement accusés d'avoir renforcé leur dispositif militaire dans ce territoire disputé du nord du pays.
Ainsi, les forces kurdes (pershmergas) se sont déployées en masse samedi près de la ville pétrolière disputée de Kirkouk, a indiqué à l'AFP une source de la présidence du Kurdistan. M. Barzani leur a donné pour consigne d'attaquer les soldats s'ils pénètrent dans la ville.
En plus de ces différends territoriaux, Bagdad et Erbil s'affrontent sur d'autres dossiers comme celui de l'exploitation des hydrocarbures. Le gouvernement irakien reproche ainsi au Kurdistan de signer des contrats avec des compagnies pétrolières étrangères en se passant de son accord.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.