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Irak: polémique entre Arabes et Kurdes sur le poste du futur président


Jeudi 11 mars 2010 à 13h12

BAGDAD, 11 mars 2010 (AFP) — Une polémique opposait jeudi en Irak le Kurde Jalal Talabani, l'actuel président irakien, au vice-président, le sunnite Tarek Hachémi, qui souhaite que les Arabes assument le poste de futur président après les élections législatives de dimanche.

M. Hachémi a multiplié depuis lundi les déclarations télévisées sur le droit des Arabes à assumer une telle charge.

"L'Irak est un pays arabe et il est légitime qu'à la tête du pouvoir on désigne un Arabe", a dit M. Hachémi dont les propos ont offensé les Kurdes.

"Je comprends le désir de la liste Kurdistania (des deux partis kurdes traditionnels du Kurdistan irakien) de vouloir présenter la candidature de M. Talabani pour un second mandat, c'est légitime", a-t-il poursuivi.

Mais, il est "aussi légitime pour le vice-président de vouloir briguer un tel poste", a ajouté M. Hachémi, qui s'est présenté aux législatives de dimanche sur la liste du Bloc irakien de l'ancien Premier ministre Iyad Allawi.

Le président irakien sera désigné par la nouvelle chambre pour un mandat de quatre ans. Il doit obtenir les voix des deux tiers des 325 députés.

M. Talabani, né en 1933, a été désigné à ce poste en 2005.

Un porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan a vivement répliqué à M. Hachémi, le traitant de "chauvin".

"Les déclarations de M. Hachémi visent à réveiller les sentiments chauvins alors que la Constitution irakienne stipule l'égalité entre tous les Irakiens quelles que soient leur confession et ethnie", a dit le porte-parole, qui n'est pas identifié, sur le site internet du gouvernement régional.

Selon le porte-parole kurde, les déclarations de M. Hachémi "sapent les fondements d'un nouvel Irak démocratique que toutes les forces dans ce pays tentent de bâtir depuis la chute de la dictature" de l'ancien président Saddam Hussein en 2003.

Des millions d'Irakiens ont voté dimanche, bravant des obus et des bombes qui ont fait 38 morts et infligeant un camouflet à Al-Qaïda qui avait menacé de mort quiconque participerait au scrutin.

La communauté sunnite qui détenait le pouvoir depuis la création de l'Irak en 1920 a largement voté lors de ces législatives.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.