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Irak: plus de 4.000 déplacés après la poussée de violences au Sinjar


Mardi 3 mai 2022 à 16h40

Erbil (Irak), 3 mai 2022 (AFP) — Plus de 4.000 personnes ont été déplacées par les récents combats ayant opposé l'armée irakienne à des combattants yazidis affiliés aux rebelles kurdes turcs du PKK dans la région du Sinjar, a annoncé mardi le Kurdistan d'Irak qui les a accueillies.

Un soldat irakien a été tué lundi dans une nouvelle poussée de fièvre dans la région du Sinjar, dans le nord de l'Irak. Ce foyer historique de la minorité yazidie, communauté kurdophone pluricentenaire adepte d'une religion ésotérique monothéiste, est régulièrement secoué par des affrontements entre l'armée et les Unités de résistance du Sinjar, faction armée affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les dernières violences "ont entraîné le déplacement de 701 familles, soit 4.083 personnes, qui se sont rendues dans la province de Dohouk", qui fait partie de la région autonome du Kurdistan d'Irak, a annoncé en conférence de presse Hussein Klari, responsable du centre de crise du ministère kurde de l'Intérieur.

Les autorités fédérales de Bagdad ont reconnu le phénomène. "Ces déplacements sont temporaires. La situation sécuritaire est très bonne et la situation est revenue à la normale" au Sinjar, a tempéré Ali Abbas, un haut responsable du ministère irakien de l'Immigration, chargé du dossier des déplacés internes.

Les heurts ont éclaté dimanche soir et se sont intensifiés lundi, avant de cesser en fin d'après-midi. Chaque camp a accusé l'autre de l'attaquer.

Les Unités de résistance du Sinjar, dont les combattants sont aussi affiliés aux ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi, accusent l'armée de vouloir prendre le contrôle de leur région.

L'armée souhaite, elle, faire appliquer un accord négocié par Bagdad avec le Kurdistan irakien voisin, qui stipule le retrait des combattants yazidis et du PKK.

La minorité yazidie a été persécutée des siècles durant en raison de ses croyances religieuses avant de subir de plein fouet la violence des jihadistes du groupe Etat islamique.

Sinjar est sporadiquement la cible de raids aériens menés par la Turquie voisine contre des bases du PKK, un groupe "terroriste" selon Ankara.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.