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Irak/pétrole: le vice-Premier ministre met en garde le Kurdistan


Dimanche 1 avril 2012 à 16h51

BAGDAD, 1 avr 2012 (AFP) — Le vice-Premier ministre irakien Hussein Chahristani a mis en garde dimanche la région autonome du Kurdistan, lui conseillant de réfléchir avant de cesser ses exportations pétrolières, comme elle a menacé de le faire en raison d'un conflit avec Bagdad.

"Je leur conseillerais, avant de proférer des menaces, de prendre en compte le (montant de revenus du) pétrole qu'ils reçoivent du reste du pays, qui est beaucoup plus importante que ce qu'ils produisent", a-t-il dit dans un entretien à l'AFP.

Le Kurdistan se voit allouer 17% du budget fédéral de l'Irak, alors que sa part dans les exportations de pétrole du pays est moindre, a-t-il souligné.

De plus, la région ne tient pas ses engagements d'accroître sa production de brut, a-t-il accusé. "Cela va à l'encontre de leurs engagements pour le budget 2012: la région kurde doit fournir 175.000 barils par jour", a-t-il souligné.

"Si ce niveau n'est pas atteint, ils en supporteront les conséquences et il devra y avoir une compensation financière au ministère des Finances", a-t-il déclaré.

Le Kurdistan a menacé lundi de mettre fin à ses exportations de brut si Bagdad n'honorait pas ses dettes envers lui, qu'il estime à "près de 1,5 milliard de dollars".

"Les exportations de pétrole de la région du Kurdistan ont été réduites à 50.000 barils par jour (bj) et pourraient cesser d'ici un mois si le gouvernement fédéral à Bagdad continue de bloquer les paiements aux compagnies productrices", avait affirmé le gouvernement régional kurde.

Le Kurdistan et Bagdad sont en conflit sur de nombreux thèmes. Ces derniers mois, le cas de la major pétrolière américaine ExxonMobil, qui souhaite s'implanter à la fois dans les deux parties du pays, ce que refuse catégoriquement le gouvernement, a suscité une vive polémique.

Erbil et Bagdad s'opposent aussi sur la souveraineté d'une bande longue de 650 km, riche en hydrocarbures, à cheval sur quatre provinces et comprenant la ville multiethnique de Kirkouk. Cet épineux dossier est considéré comme l'une des principales menaces sur la stabilité de l'Irak à terme.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.