
Lundi 3 novembre 2008 à 16h22
ERBIL (Irak), 3 nov 2008 (AFP) — Le président irakien Jalal Talabani, qui est également l'un des plus puissants chefs kurdes, a affirmé qu'il était "impossible" que des troupes américaines stationnent au Kurdistan irakien sans l'acord du gouvernement central.
"Les troupes américaines ne peuvent stationner au Kurdistan sans l'accord du gouvernement central car le Kurdistan fait partie de l'Irak et est soumis aux lois constitutionnelles du pays", a-t-il dit sur la télévision officielle Iraqiya, à l'occasion d'un entretien dimanche soir.
Cette prise de position tranche avec celle de son rival, le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, qui s'était déclaré en faveur de l'installation de bases militaires américaines dans cette région du nord de l'Irak si les négociations sur l'accord de sécurité entre Bagdad et Washington échouaient.
Le mouvement du chef chiite radical Moqtada Sadr s'est également opposé à cette proposition. "Nous rejetons les déclarations de Massoud Barzani. Cette position nous rappelle que les Kurdes demandent souvent la séparation (de l'Irak) et ces propos suscitent notre peur", a affirmé à l'AFP le porte-parole du mouvement Salah el-Obeïdi.
"Il y a une Constitution en vigueur dans le pays et ils doivent la respecter", a-t-il ajouté.
M. Barzani a déclaré lors d'une conférence à Washington: "tous les efforts visent actuellement à aboutir à la signature de l'accord mais si cela échoue et que les Etats-unis nous demandent de maintenir des troupes au Kurdistan, je pense que le Parlement, le peuple et le gouvernement du Kurdistan accueilleront chaudement cette requête".
Ces propos, tenus vendredi au Centre d'études internationales et stratégiques, ont été rapportés dimanche par Khabat, l'organe du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani.
Américains et Irakiens peinent depuis des mois à finaliser le texte de l'accord dit de Sofa (Status of forces agreement) donnant une base juridique à la présence militaire américaine après l'expiration du mandat de l'ONU au 31 décembre.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.