Vendredi 11 decembre 2020 à 14h36
Souleimaniyeh (Irak), 11 déc 2020 (AFP) — Des centaines de personnes ont manifesté vendredi devant le siège du gouvernorat de la province de Souleimaniyah, contre les autorités du Kurdistan irakien qu'elles accusent de corruption et d'avoir provoqué une grave crise budgétaire, un rassemblement réprimé par la police antiémeute.
Des manifestations contre le gouvernement régional kurde et les principaux partis de cette région autonome dans le nord de l'Irak ont éclaté la semaine dernière à travers la province de Souleimaniyeh contre des retards de salaires et des mois impayés dans la fonction publique.
Vendredi, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le bâtiment du gouvernorat dans la ville de Souleimaniyeh, chef-lieu de la province.
"Je suis venue manifester pour mes salaires et pour la vie de mes enfants. Nous en avons assez de cette souffrance", a déclaré à l'AFP Fatima Hassan, une employée du secteur public âgée de 25 ans.
Autour d'elle, des foules de manifestants ont tenté de bloquer le large boulevard autour du siège du gouvernorat, avant le déploiement de la police anti-émeute qui a aussitôt fait usage de gaz lacrymogène pour les disperse, selon un correspondant de l'AFP.
Selon Piman Ezzedine, membre du Mouvement pour le changement (opposition) et ancien député du Parlement kurde, les forces de sécurité ont arrêté une dizaine d'organisateurs du rassemblement au moment où il commençait.
Un peu plus tard, un de ses proches a déclaré à l'AFP que l'ancien député avait lui aussi été arrêté.
Depuis l'éviction de Saddam Hussein en 2003, le Kurdistan autonome a tenté d'attirer les investissements des multinationales de l'énergie tout en augmentant la masse salariale de son secteur public -- créant une crise de la dette majeure.
Ces manifestations spontanées rappellent celles qui avaient éclaté en octobre 2019 essentiellement à Bagdad et dans les régions à majorité chiite d'Irak.
Au Kurdistan, les manifestations des derniers jours ont été émaillées par des violences, en particulier dans les villes et villages de la province de Souleimaniyeh.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.