Vendredi 27 avril 2012 à 19h57
NAJAF, 27 avr 2012 (AFP) — Le chef radical chiite irakien Moqtada Sadr est opposé au renversement immédiat du gouvernement mais refuse que l'actuel Premier ministre, Nouri al-Maliki, puisse se présenter en 2014 pour un troisième mandat, ont annoncé vendredi à l'AFP ses proches collaborateurs.
En visite à Erbil, capitale du Kurdistan irakien dans le nord du pays, Moqtada Sadr a rencontré vendredi le président irakien Jalal Talabani, le président de la région autonome Massoud Barzani et son Premier ministre Nechirvan Barzani, selon un communiqué de la présidence kurde.
Venu jeudi d'Iran, où il poursuit ses études religieuses, le dirigeant chiite s'est présenté comme un médiateur entre MM Barzani et Maliki, qui sont à couteaux tirés.
"Moqtada Sadr a évoqué (avec Massoud Barzani) divers sujets lors de sa visite au Kurdistan, notamment celui de ne pas accorder un nouveau mandat à Nouri al-Maliki, considérant que ce dernier a déjà pris position en ce sens", a affirmé Dhia al-Assadi, secrétaire général du bloc Ahrar, qui regroupe les 40 députés sadristes au Parlement.
M. Maliki, en poste depuis mai 2006, avait indiqué à l'AFP en février 2011 qu'il ne solliciterait pas un troisième mandat, avant de revenir sur ses propos et d'adopter une position plus ambiguë.
Selon M. Assadi, le dirigeant radical chiite a discuté des "problèmes entre le chef de la région (Massoud Barzani) et le gouvernement fédéral" et il "a appelé à soutenir le gouvernement actuel et à ne pas le renverser à condition que tous les Irakiens puissent y participer".
Il s'est ainsi différencié de M. Barzani et des Kurdes qui fustigent, aux côtés de la formation laïque Iraqiya, le pouvoir personnel de M. Maliki et veulent le renverser par une motion de censure au Parlement.
Les sadristes font partie de la grande coalition chiite (159 députés sur les 325 sièges du Parlement) qui appuie le Premier ministre, tout en le critiquant.
"La principale préoccupation de Moqtada Sadr est d'obtenir de meilleurs services publics et que la richesse de l'Irak (le pétrole) bénéficie à tous les Irakiens", a insisté M. Assadi.
Un autre proche collaborateur de Sadr a confirmé que le refus d'acccorder un troisième mandat à M. Maliki avait été discuté entre les deux dirigeants "mais il n'y pas eu d'accord car la limitation à deux mandats nécessite une loi adoptée par le Parlement".
Lors de la réunion vendredi à Erbil, "les participant ont insisté sur la nécessité de mettre en place un programme national plaçant les intérêts supérieurs du peuple irakien au-dessus des intérêts confessionnels ou partisans", selon le communiqué de la présidence kurde.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.