Vendredi 27 avril 2012 à 14h23
NAJAF, 27 avr 2012 (AFP) — Le chef radical chiite Moqtada Sadr est opposé au renversement immédiat du gouvernement irakien mais refuse que l'actuel Premier ministre, Nouri al-Maliki, puisse se présenter en 2014 pour un troisième mandat, ont indiqué vendredi à l'AFP ses proches collaborateurs.
Venu jeudi d'Iran où il poursuit ses études religieuses, il s'est présenté à Erbil, dans le nord de l'Irak, comme un médiateur entre le président de la région autonome du Kurdistan Massoud Barzani et M. Maliki, qui sont à couteaux tirés.
"Moqtada Sadr a évoqué (avec Massoud Barzani, ndlr) divers sujets lors de sa visite au Kurdistan, notamment celui de ne pas accorder un nouveau mandat à Nouri al-Maliki, considérant que ce dernier a déjà pris position en ce sens", a affirmé Dhia al-Assadi, secrétaire général du bloc Ahrar, qui regroupe les 40 députés sadristes au Parlement.
M. Maliki, en poste depuis mai 2006, avait indiqué à l'AFP en février 2011 qu'il ne solliciterait pas un troisième mandat avant de revenir sur ses propos et d'adopter une position plus ambiguë.
Selon M. Assadi, le dirigeant radical chiite a discuté des "problèmes entre le chef de la région (Massoud Barzani) et le gouvernement fédéral" et il "a appelé à soutenir le gouvernement actuel et à ne pas le renverser à condition que tous les Irakiens puissent y participer".
Il s'est ainsi différencié de M. Barzani et des Kurdes qui fustigent, aux côtés de la la formation laïque Iraqiya, le pouvoir personnel de Nouri al-Maliki et veulent le renverser par une motion de censure au Parlement.
Les sadristes font partie de la grande coalition chiite (159 députés sur les 325 sièges du Parlement) qui appuie le Premier ministre tout en le critiquant.
Pour M. Assadi, "la principale préoccupation de Moqtada Sadr est d'obtenir de meilleurs services publics et que la richesse de l'Irak (le pétrole) bénéficie à tous les Irakiens".
Un autre proche collaborateur de Sadr a confirmé que le refus d'acccorder un troisième mandat à Nouri al-Maliki avait été discuté entre les deux dirigeants "mais il n'y pas eu d'accord car la limitation à deux mandats nécessite une loi adoptée par le Parlement".
"Le Premier ministre a déjà (...) appelé à limiter la fonction à deux mandats", a ajouté ce responsable qui n'a pas voulu être cité.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.