Jeudi 26 avril 2012 à 12h24
BAGDAD, 26 avr 2012 (AFP) — Le chef radical chiite Moqtada Sadr doit rencontrer jeudi à Erbil, dans le nord de l'Irak, le chef de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, qui est en conflit ouvert avec le Premier ministre Nouri al-Maliki et menace de faire sécession, a indiqué son bureau.
"Une invitation a été transmise à Sayyed (Sadr) à venir à Erbil et il a répondu positivement", a affirmé son porte-parole, cheikh Salah al-Obeidi, lors d'une conférence de presse à Bagdad.
Un responsable de son bureau a indiqué qu'il s'y rendrait jeudi et qu'"il y a une forte possibilité pour qu'il aille ensuite à Najaf", au centre de l'Irak.
La plupart du temps, Moqtada Sadr réside en Iran où il poursuit des études religieuses.
"Il faut une telle action pour résoudre la crise et Sayyed Sadr tente de se placer ainsi que (son bloc parlementaire, ndlr) al-Ahrar (qui compte 40 députés) au milieu, sans prendre partie d'un côté ou de l'autre", a souligné cheikh al-Obeidi.
"Il n'y a pas un sujet particulier qui sera discuté mais un des objectifs de la visite est de résoudre la crise", a-t-il encore dit.
Le chef du Kurdistan autonome, Massoud Barzani, inquiet des conséquences d'un pouvoir fort à Bagdad, a multiplié ces derniers temps les attaques contre le chef de gouvernement irakien l'accusant de se conduire en dictateur en concentrant tous les pouvoirs entre ses mains.
Le 20 mars, M. Barzani avait accusé dans un discours M. Maliki de mettre sur pied une force armée à ses ordres. "On assiste à une tentative de mettre sur pied une armée d'un million d'âmes dévouées à une seule personne", avait-il souligné.
"Où, dans le monde, une seule et même personne peut-elle être Premier ministre, chef des armées, ministre de la Défense, ministre de l'Intérieur, chef des services secrets et chef du conseil de sécurité nationale ?", avait-il martelé.
Il avait affirmé que le gouvernement de Bagdad souhaitait acheter des avions F-16 pour les utiliser contre son territoire.
Il avait également menacé à plusieurs reprises de faire sécession si la tension actuelle se poursuivrait.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.