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Irak: manifestation de Kurdes à Erbil contre la loi sur les élections


Mardi 29 juillet 2008 à 16h23

ERBIL (Irak), 29 juil 2008 (AFP) — Plusieurs milliers de Kurdes ont manifesté mardi à Erbil (350 km au nord de Bagdad), capitale du Kurdistan irakien, devant le siège du Parlement local pour protester contre un projet très controversé de loi électorale, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des manifestants brandissaient des drapeaux du Kurdistan, d'autres portant des pancartes comparant Mahmoud Mashadani, président du Parlement irakien, à l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein.

"Ceux qui ont fait passer la loi sont pareils que Saddam Hussein. Nous voulons vivre dans notre pays librement, indépendamment, loin des sectes, car nous sommes tous Irakiens. Nous voulons vivre sous notre drapeau", a lancé Ahmed Salim, un retraité de 59 ans.

Pour Abdelhamid al-Barazandji, professeur d'université, "l'approbation de la loi (électorale) par le Parlement pose une pierre sur la route de l'article 140 de la Constitution", qui prévoit notamment la tenue d'un référendum à Kirkouk par lequel les habitants doivent dire s'ils veulent être rattachés au Kurdistan irakien ou non.

Les Kurdes s'opposent à la loi électorale en raison d'un différend sur la répartition du pouvoir entre les différentes communautés de la région de Kirkouk, riche en pétrole.

Kirkouk avait été placée par l'ancien président Saddam Hussein hors du Kurdistan irakien, une région indépendante de facto depuis 1991.

Alors que les Kurdes ont aujourd'hui consolidé leur pouvoir au sein du nouvel Irak, ils exigent le rattachement de la ville à leur région autonome située à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.

Le projet de loi électorale, approuvé par le Parlement le 22 juillet, avait été rejeté deux jours plus tard par le Conseil présidentiel, ce qui risque d'entraîner le report de scrutins provinciaux prévus en octobre.

Le Parlement avait approuvé le projet de loi dans un contexte tendu. Seuls 140 députés sur 275 étaient présents au moment du vote et de nombreux parlementaires ont dénoncé des irrégularités dans la procédure du vote, boycottée par les 54 députés kurdes et d'autres législateurs hostiles à la loi.

En réaction, le Conseil présidentiel, composé du président kurde Jalal Talabani et de ses deux vice-présidents, avait opposé son veto au texte. Des députés ont depuis entamé la révision du projet de loi, espérant trouver un compromis.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.