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Irak: manifestation contre les attaques turques visant le PKK au Kurdistan


Vendredi 22 juin 2018 à 18h02

Qardiah (Irak), 22 juin 2018 (AFP) — Quelques centaines de membres et de sympathisants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des militants de la société civile ont manifesté vendredi aux pieds du mont Qandil, dans le nord de l'Irak, base arrière du mouvement rebelle régulièrement bombardée par la Turquie.

Dans la localité de Qardiah, les manifestants portaient des banderoles où on pouvait lire "Qandil ligne rouge" et scandaient des slogans fustigeant le président turc Recep Tayyip Erdogan, affirmant leur solidarité avec les combattants du PKK implantés dans cette région depuis une vingtaine d'années.

"Nous avons pris nos précautions et nous ne permettrons pas à Erdogan de nous attaquer et de tuer nos dirigeants", a affirmé à l'AFP Sarhad Vartu, un porte-parole du PKK, organisation rebelle kurde de Turquie classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

"Il y a une invasion massive, mais en même temps il y a une résistance acharnée", a-t-il assuré.

M. Erdogan avait affirmé le 11 juin que l'aviation turque poursuivrait ses bombardements contre le PKK dans le nord de l'Irak jusqu'à mettre fin à la "menace".

En outre, l'armée turque a multiplié au cours des dernières semaines les incursions terrestres dans la région.

Selon le PKK, l'armée turque a pénétré de 30 km à l'intérieur du Kurdistan irakien.

"Nous sommes des jeunes de la région du Kurdistan (irakien) et nous trouvons ici depuis 14 jours pour afficher notre solidarité", explique Mitra Zardasht, une militante de la société civile.

"Aujourd'hui, nous organisons cette manifestation au pied du mont Qandil pour être des boucliers humains contre les menaces turques d'envahir le mont Qandil", ajoute-t-elle.

"Nous allons rester ici jusqu'à la disparition des menaces turques", promet la militante.

Le PKK mène depuis 1984 une sanglante rébellion sur le sol turc, mais ses dirigeants se trouvent dans le nord de l'Irak, près de la frontière.

Le conflit entre Ankara et la rébellion kurde a repris de plus belle en 2015 après la rupture d'une fragile trêve qui a mis fin aux espoirs d'une résolution à court terme de cette crise, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.