Jeudi 18 octobre 2007 à 11h38
ERBIL (Irak), 18 oct 2007 (AFP) — Des milliers des manifestants ont protesté jeudi matin à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, contre la menace turque d'une incursion visant des rebelles kurdes, selon des correspondants de presse.
Brandissant des bannières appelant à une résolution pacifique de la question de la présence dans le nord de l'Irak de combattants du Parti des Travailleurs kurdes (PKK), ils se sont réunis devant le siège de l'ONU dans la ville, à 350 km au nord de Bagdad.
La démonstration pacifique a commencé vers 10H00 (07H00 GMT) au milieu d'un dispositif de sécurité extrêmement strict. Les rues ont été fermées, des barrages installés et la circulant a été interdite.
Prévue originellement à Dohouk, près de la zone frontalière avec la Turquie où des secteurs ont été récemment bombardés par l'artillerie turque, la marche de protestation a été déplacée à Erbil, une localité de deux millions d'habitants.
Hérissée de drapeaux kurdes --rouge, blanc, vert avec un soleil jaune au milieu--, elle a rassemblé des étudiants, des employés du gouvernement, des membres des syndicats. Une délégation a remis une lettre au bureau de l'ONU.
"Non à la solution militaire, oui à la diplomatie", lisait-on en arabe, en anglais et en kurde, sur une des bannières. "Nous demandons que le gouvernement irakien et la communauté internationale nous défendent contre la menace turque", exigeait une autre. "Violer les frontières du Kurdistan, c'est violer la souveraineté du peuple kurde", affirmait une troisième.
Le Parlement turc a autorisé mercredi le gouvernement à lancer si nécessaire des incursions militaires contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak.
Selon Ankara, quelque 3.500 combattants du PKK --qui a déclenché en 1984 une lutte armée indépendantiste en Turquie qui a fait plus de 37.000 morts-- ont trouvé refuge dans cette région et sont soutenus par les Kurdes d'Irak.
Ankara affirme ne pas avoir d'autre option que d'intervenir militairement dès lors que ni Washington ni Bagdad n'agissent contre le PKK, une organisation considérée comme terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.