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Irak: M. Barzani attaqué par le Comité des oulémas à propos d'Israël


Mardi 16 mai 2006 à 08h59

BAGDAD, 16 mai 2006 (AFP) — Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a fait l'objet de vives critiques du Comité des oulémas musulmans après des déclarations sur les relations avec Israël, dans un communiqué.

En visite à Koweït, Massoud Barzani avait été interrogé vendredi sur les relations que les autorités du Kurdistan entretenaient avec Israël.

"Ce n'est pas un crime d'entretenir des relations avec Israël. Si Bagdad devait établir des relations diplomatiques avec Israël, nous pourrions ouvrir un consulat à Erbil (capitale du Kurdistan, ndlr)", a répondu M. Barzani.

Le Comité des oulémas musulmans, une organisation irakienne sunnite très influente et opposée à la présence américaine en Irak, a émis lundi de vives critiques contre cette prise de position.

"Ces déclarations sont très dangereuses et elles portent atteinte aux sentiments de 1,5 milliard de musulmans dans le monde, qui ont souffert de manière directe ou indirecte de l'Etat hébreu", a estimé le Comité dans un communiqué.

"Elles ne représentent pas le peuple irakien et elles ne servent pas l'intérêt national de l'Irak, ni aujourd'hui, ni dans l'avenir. Si Barzani est en relation avec les Israéliens, qu'il leur demande de cesser de porter atteinte à nos frères en Palestine", a ajouté le Comité.

Le bureau de Massoud Barzani a répondu mardi à ces attaques, à travers un communiqué.

"Le Comité n'a visiblement pas lu la déclaration de M. Barzani. La position kurde en ce qui concerne Israël est liée à la position de Bagdad, c'est Bagdad qui décide et cette décision sera appliquée au Kurdistan", selon le communiqué.

"De quel droit le Comité prétend-il parler au nom de tous les musulmans ? Pourquoi n'a-t-il jamais réagi pour dénoncer le crime d'Halabja et les souffrances du peuple kurde", s'est interrogé M. Barzani, qui a invité le Comité à cesser de publier des "communiqués takfiri (extrémistes sunnites, ndlr)".

Une attaque aux armes chimiques le 17 mars 1988 contre les Kurdes à Halabja, à 300 km au nord-est de Bagdad, avait fait près de 5.000 morts en une journée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.