Dimanche 8 août 2010 à 17h15
ERBIL (Irak), 8 août 2010 (AFP) — Les Kurdes ne sont pas opposés à ce que l'actuel Premier ministre Nouri al-Maliki effectue un second mandat, en dépit du refus de ses alliés chiites conservateurs, a affirmé dimanche le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani.
"Nous n'avons pas de ligne rouge contre un second mandat. Il est notre frère et notre allié", a déclaré M. Barzani lors d'une conférence de presse commune à Erbil avec le chef du gouvernement sortant.
"Il ne s'agit pas de bâtir une nouvelle alliance mais de ranimer l'ancienne alliance qui existera toujours", a-t-il ajouté, faisant allusion aux relations nouées durant la dictature de Saddam Hussein entres les chiites et les Kurdes et à l'alliance après les élections législatives de 2005 pour former le gouvernement au détriment des sunnites.
La Liste pour l'Etat de Droit de Nouri al-Maliki est arrivée en deuxième position lors des élections législatives de mars avec 89 sièges. Elle s'est alliée avec les chiites conservateurs regroupés dans l'Alliance Nationale Irakienne (ANI, 70 sièges) mais ces derniers refusent que M. Maliki effectue un second mandat.
La liste kurde, regroupant les deux grands partis traditionnels du Kurdistan, a recueilli 43 sièges.
C'est le Bloc irakien de l'ancien Premier ministre Iyad Allawi qui est arrivé en tête avec 91 sièges lors du scrutin législatif de mars grâce à un vote massif en sa faveur des provinces sunnites et un bon score dans des régions chiites.
M. Barzani a affirmé s'être mis d'accord avec son interlocuteur sur "une nouvelle feuille de route pour sortir le plus vite possible de la crise", ce que M. Maliki a confirmé. "Nous allons voir ensemble nos partenaires pour se mettre d'accord avec eux sur cette feuille de route afin de relever les défis", a déclaré le chef du gouvernement.
Les relations ente les deux s'étaient nettement aigries ces deux dernières années car M. Maliki s'était opposé violemment à toute expansion des Kurdes hors de leur province.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.