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Irak: les Kurdes ont détruit des milliers de maisons de populations arabes (Amnesty)


Mercredi 20 janvier 2016 à 01h09

Bagdad, 20 jan 2016 (AFP) — Les forces kurdes ont détruit des milliers de maisons dans le nord de l'Irak dans une tentative apparente de déplacer les populations arabes, affirme mercredi Amnesty International dans un communiqué.

L'ONG affirme que ces destructions ont eu lieu après la reprise par les forces kurdes de zones contrôlées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui s'est emparé de vastes pans du territoire irakien au nord et à l'ouest de Bagdad en 2014.

La destruction et le vol de biens sont devenues une pratique courante dans le cadre de la guerre contre l'EI, entraînant la colère des habitants.

"Les forces peshmergas du gouvernement régional du Kurdistan et des milices kurdes ont détruit des milliers de maisons au bulldozer, en les faisant exploser ou en les brûlant pour se venger du soutien supposé" de leurs propriétaires à l'EI, soutient Amnesty.

"Les forces (de la région autonome du Kurdistan) semblent mener une campagne délibérée pour déplacer de force les populations arabes", a affirmé Donatella Rovera, conseillère pour les situations de crise à Amnesty.

"Le fait de déplacer des civils par la force et détruire délibérément leurs maisons et leurs biens sans justification militaire peut équivaloir à des crimes de guerre", a-t-elle dit.

Les populations civiles qui ont fui les conflits ont également été empêchées de retourner chez elles.

L'ONG a rassemblé des preuves de "déplacements forcés et destructions de maisons à grande échelle" par les forces kurdes dans les provinces de Ninive, Kirkouk et Diyala.

Ces provinces se trouvent à l'extérieur du Kurdistan mais les forces kurdes y ont pris ou renforcé leur contrôle dans certaines zones après la fuite des troupes irakiennes lors de l'offensive dévastatrice de l'EI en 2014.

Les responsables kurdes souhaiteraient élargir leur région autonome en dépeuplant certaines zones de leurs habitants arabes mais Bagdad s'y oppose fermement, sans être en réelle mesure d'empêcher les Kurdes d'agir.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.