
Mardi 19 juillet 2011 à 15h17
ERBIL (Irak), 19 juil 2011 (AFP) — Les autorités du Kurdistan irakien ont appelé mardi l'Iran à respecter la frontière, après que les forces de Téhéran eurent affirmé la veille avoir pris le contrôle de trois camps du mouvement rebelle kurde iranien PJAK en territoire irakien.
"Nous demandons à l'Iran de respecter la souveraineté de la région du Kurdistan, qui fait partie de l'Irak", a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement régional kurde, Qawa Mahmoud.
"Il y a eu une infiltration le long de la frontière irakienne. Le meilleur moyen de régler des problèmes frontaliers passe par la négociation et par des moyens pacifiques, et pas en bombardant des civils", a-t-il dit.
Lundi, le colonel iranien Delavar Ranjbarzadeh avait a annoncé la prise de contrôle par les forces iraniennes de trois camps du PJAK (Parti pour une vie libre du Kurdistan) situés en territoire irakien, qui fournissaient "de l'aide" aux Kurdes en Iran.
Selon le colonel Ranjbarzadeh, "de nombreux" rebelles kurdes ont été tués dans l'attaque de Gardiens de la révolution iraniens, qui ont pour leur part compté un mort et trois blessés.
Dimanche, un responsable du PJAK avait parlé "de dizaines de morts et blessés" parmi les forces iraniennes et de "deux tués et quatre blessés" dans ses propres rangs.
Le PJAK est fréquemment impliqué dans des affrontements armés avec les forces iraniennes, qui bombardent régulièrement en représailles les zones frontalières montagneuses du Kurdistan irakien, d'où opèrent les combattants indépendantistes.
Le 11 juillet, un responsable militaire iranien avait affirmé que l'Iran se réservait "le droit" d'attaquer au Kurdistan irakien les bases du PJAK, qu'il a accusé d'être soutenu par les Etats-Unis et Israël.
Il avait aussi accusé Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, d'avoir mis "à la disposition du PJAK" un territoire de 150 km sur 20 km le long de la frontière iranienne, sans informer le gouvernement de Bagdad, "pour créer des bases d'entraînement et mener des actions terroristes contre l'Iran".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.