Lundi 9 avril 2007 à 19h40
BAGDAD, 9 avr 2007 (AFP) — Les Kurdes d'Irak demandent à la Turquie de ne pas s'ingérer dans leurs affaires et rejettent toute menace, a déclaré lundi la présidence de la région du Kurdistan irakien, réagissant à des propos musclés du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
"Nous ne nous ingérons pas dans les affaires des pays de la région mais nous demandons aussi que ceux-ci ne s'ingèrent pas dans celles de Kirkouk, qui est une affaire interne", a souligné le directeur de cabinet de la présidence, Fouad Hussein, dans un communiqué.
M. Hussein réagissait à des propos de M. Erdogan qui a prévenu lundi les Kurdes d'Irak du "coût très élevé" que pourrait avoir pour eux une attitude hostile à l'égard de la Turquie.
L'intervention du Premier ministre turc faisait suite à des remarques de Massoud Barzani, le chef de la région autonome kurde établie dans le nord de l'Irak, qui selon les médias turcs avait menacé de s'ingérer dans les affaires de la Turquie si celle-ci s'opposait aux revendications kurdes sur la ville de Kirkouk.
"Les menaces ne figurent pas dans notre vocabulaire politique. Nous avons toujours eu un langage d'autodéfense. En même temps, nous n'acceptons pas que les autres aient recours à la menace contre nous", a affirmé M. Hussein, ajoutant que la question de Kirkouk "concerne les Kurdes, Turcomans, Arabes et Assyriens".
La Turquie a réclamé l'ajournement d'un projet de référendum sur le futur statut de la ville pétrolière de Kirkouk (250 km au nord-est de Bagdad), devant se tenir avant la fin de l'année, estimant que des milliers de Kurdes avaient été installés dans cette ville multiethnique pour modifier sa démographie.
La ville est très convoitée en raison des ses importantes ressources pétrolières.
Kirkouk abrite également des communautés arabe et turcomane, un groupe ethnique turcophone soutenu par Ankara.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.