Dimanche 30 novembre 2008 à 15h40
ERBIL (Irak), 30 nov 2008 (AFP) — Le gouvernement autonome du Kurdistan irakien a accusé dimanche le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en Irak, Staffan di Mistura, de poursuivre "la politique d'arabisation" initiée par l'ancien dictateur Saddam Hussein.
Dans un communiqué, le ministère kurde chargé des "régions disputées" (entre différentes communautés, dans le nord de l'Irak) affirme que l'ONU "avalise la politique d'arabisation mise en place par le précédent régime chauvin" et n'a "aucune feuille de route pour établir un plan d'assistance puisqu'elle devait remettre ses recommandations à l'automne et nous sommes presque à la fin de l'année et rien n'est venu".
Interrogé par l'AFP, M. di Mistura a affirmé "ne pas vouloir entrer dans une polémique avec les responsables kurdes" mais qu'il "avait effectivement décidé de reporter jusqu'à l'an prochain l'annonce de ses propositions afin d'éviter de créer des tensions avant les élections provinciales" du 31 janvier.
Le 20 août, l'ONU avait déclaré qu'elle proposerait à l'automne une série d'options pour trouver un accord global sur les régions qui sont l'objet de contestations, notamment la riche ville pétrolière de Kirkouk, où un conflit oppose Kurdes, Arabes et Turcomans.
"Nous allons proposer entre septembre et octobre des options pour un accord global sur les régions disputées, dont bien sûr Kirkouk, qui est le problème le plus chaud actuellement en Irak", avait alors dit aux journalistes M. de Mistura.
Il s'agit de tractations sur douze secteurs qui se trouvent dans le nord de l'Irak, qui sont l'objet de conflits à la suite de mouvements de population ordonnés par l'ancien dictateur Saddam Hussein, dans le cadre de sa politique "d'arabisation" et de répression contre les populations qu'il jugeait hostiles.
Un différend sur la répartition du pouvoir entre les trois communautés de la région de Kirkouk, à 250 km au nord de Bagdad, a repoussé les élections dans cette province. Une commission réunissant toutes les parties doit se réunir sous les auspices de l'ONU en février et mars pour trouver le moyen d'organiser des élections et une répartition des sièges entres communautés.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.