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Irak: les Kurdes acceptent de retirer leurs forces de la province de Diyala


Vendredi 15 août 2008 à 21h22

SOULEIMANIYEH (Irak), 15 août 2008 (AFP) — Les dirigeants kurdes ont finalement accepté de retirer leurs troupes de la province de Diyala à la demande du gouvernement irakien, a annoncé vendredi Jafar Moustafa, secrétaire d'Etat du gouvernement autonome pour les affaires des peshmergas.

"Les peshmergas se retireront d'ici dix jours du district de Qara Tapa à la suite d'un accord avec le gouvernement irakien", a-t-il affirmé à l'AFP.

Ce district situé dans le nord de Diyala comprend, outre la ville de Qara Tapa, les localités de Saadiya et Jalawla, où sont déployés depuis près de deux ans 4.000 combattants kurdes (peshmergas).

Située à la lisière de la province de Souleimaniyeh, cette zone septentrionale de Diyala est habitée en majorité par des Kurdes chiites, et les dirigeants kurdes ont affirmé qu'elle faisait partie du Kurdistan.

"Une délégation de dirigeants de la province autonome kurde, conduite par le vice-président Kosrat Rassoul et Fadel Mirani, secrétaire du Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani), a rencontré jeudi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki", a expliqué M. Moustafa.

Selon lui, "lors de cette rencontre les deux parties sont convenues d'un retrait des peshmergas du district de Qara Tapa".

Le secrétaire d'Etat a assuré que la brigade de peshmergas était déployée depuis plus d'un an dans cette région à la demande des forces irakiennes et de la coalition afin d'assurer la sécurité et la lutte contre les groupes "terroristes".

"Aujourd'hui, sa mission est terminée et la brigade va regagner la région du Kurdistan", a-t-il ajouté.

Dans un premier temps, les Kurdes avaient refusé d'obtempérer.

"Le commandant en chef des forces terrestres irakiennes, le général Ali Ghidane, nous a demandé le 10 août de retirer nos forces du nord de Diyala, mais nous ne recevons nos ordres que de la présidence de la région autonome du Kurdistan", avait affirmé mercredi à l'AFP le général kurde Nazem Kirkouki.

Près de 40.000 hommes des forces irakiennes, soutenus par l'armée américaine, ont lancé le 29 juillet une vaste opération --"Heureux présage"-- visant les cellules d'Al-Qaïda dans cette province considérée comme la plus dangereuse d'Irak.

Pour sa part, le porte-parole des peshmergas, le général Jabar Yawar avait assuré: "la zone où nous nous trouvons est sécurisée et n'a pas besoin d'opération militaire ni d'un déploiement de l'armée irakienne. Nous avons donné notre sang pour y maintenir la paix".

Selon une carte qui figure sur le site internet du gouvernement autonome, l'ambition des Kurdes est de doubler la surface de leur territoire pour le passer de 40.000 à 78.000 km2, ce qui représenterait 18% de l'Irak.

Les Kurdes revendiquent un territoire s'étendant de la frontière turque au nord jusqu'à la lisière de Kout, à 160 km au sud-est de Bagdad, mais aussi la province pétrolière de Kirkouk, la majorité des gouvernorats de Diyala et de Ninive jusqu'à Mossoul, ainsi qu'une partie de la province de Salaheddine.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.