Mardi 5 mai 2009 à 14h29
ERBIL (Irak), 5 mai 2009 (AFP) — Le président du Kurdistan, Massoud Barzani, a annoncé mardi que les élections parlementaires auraient lieu le 25 juillet dans cette région autonome du nord de l'Irak, un scrutin qui pourrait remettre en cause le monopole des deux grands partis kurdes.
"La date du 25 juillet a été arrêtée pour les élections parlementaires au Kurdistan", a-t-il dit devant le Parlement régional.
"J'appelle le peuple du Kurdistan à participer à ces élections et à choisir en toute liberté leurs représentants, les listes qui les serviront le mieux", a-t-il ajouté.
Plus de 2,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes lors de ce scrutin, selon la Commission électorale du Kurdistan, qui a agréé 41 listes électorales. Le Parlement régional compte 111 sièges.
L'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du chef de l'Etat Jalal Talabani et du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani --qui dominent la vie politique du Kurdistan depuis des décennies-- ont reconduit leur alliance pour ces élections.
Mais ils doivent affronter cette année de nouveaux rivaux, dont certains issus de leurs rangs, ce qui pourrait donner lieu à une campagne musclée.
En 2005, la liste commune de l'UPK et du PDK avait raflé 80 des 111 sièges. L'Union islamique avait remporté neuf sièges, son rival plus radical, le Groupe islamique du Kurdistan six, alors que trois petits partis de gauche se partageaient le reste. Dix sièges étaient réservés aux minorités turcomane, chrétienne et yazidie.
L'UPK et le PDK devront notamment composer avec l'opposition de la liste du "Changement", formée par des dissidents de l'UPK dirigés par l'ancien "numéro deux" du parti, Noushirwan Moustafa.
Mais M. Talabani a estimé dimanche que "la grande majorité" des électeurs qui avaient voté pour la liste d'union en 2005 feraient la même chose cette année.
M. Barzani a exhorté mardi les partis politiques de ne pas faire campagne dans les mosquées et autres lieux publics, dans un appel au calme à l'ensemble des candidats.
"Les formations politiques sont libres de faire leur campagne, mais elles ne doivent pas utiliser la campagne pour diaboliser les autres factions", a-t-il dit.
L'ancien chef du bureau politique du PDK qui fut aussi durant huit ans président du Parlement régional, Jawhar Nameq Salem, a récemment déclaré à l'AFP qu'il appartenait au gouvernement régional autonome d'éviter que la campagne ne dégénère.
"Le recours à la violence peut venir des deux grands partis car ils risquent de perdre beaucoup. Je m'attends à l'émergence de nouvelles têtes", a-t-il dit.
Aucune date n'a été en revanche fixée pour la tenue des élections provinciales au Kurdistan.
Des scrutins provinciaux ont eu lieu le 31 janvier dans 14 des 18 provinces irakiennes, à l'exception des trois provinces kurdes et de celle voisine de Kirkouk, où plusieurs communautés se disputent le pouvoir.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.