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Irak: les coupes dans l'aide américaine entravent le rapatriement de familles liées à l'EI (responsable)


Mercredi 5 mars 2025 à 18h21

Bagdad, 5 mars 2025 (AFP) — Les coupes dans l'aide américaine entravent les efforts de Bagdad pour rapatrier de Syrie des milliers de ressortissants irakiens, dont des familles de jihadistes, a souligné mercredi le Conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Aaraji, dans un entretien à l'AFP.

"L'Irak dispose d'un plan pour transférer l'ensemble des Irakiens" du camp syrien d'Al-Hol --où se trouvent notamment des familles affiliées au groupe Etat islamique (EI)-- vers leur pays d'origine, a dit le responsable irakien.

Pour achever ces rapatriements d'ici fin 2025, l'Irak comptait sur l'engagement d'organisations internationales afin d'installer un camp d'accueil sur son territoire.

"Le seul et principal obstacle est l'arrêt de l'aide aux organisations, et l'Irak ne peut pas résoudre ce problème seul", a souligné M. Aaraji.

Fin février, l'administration de Donald Trump a massivement sabré les financements de l'aide humanitaire américaine.

Washington a notamment supprimé 92% des financements de programmes à l'étranger de l'agence américaine de développement, l'USAID.

"Nous avons été surpris par l'arrêt du soutien apporté par la partie américaine aux organisations", a indiqué M. Aaraji.

Avec plus de 40.000 personnes originaires de 47 pays, Al-Hol est le plus grand des camps administrés dans le Nord-Est syrien par des forces kurdes, fer de lance de la lutte antijihadiste, soutenues par une coalition internationale emmenée par Washington.

Selon les autorités irakiennes, plus de 13.000 Irakiens ont été rapatriés depuis 2021, tandis que 16.000 attendent encore leur retour.

D'autre part, et alors que l'Irak se retrouve à la croisée de plusieurs crises régionales, Bagdad se veut optimiste sur un accord de paix mettant fin au conflit opposant l'armée turque au Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

Début mars le PKK décrétait un cessez-le-feu avec la Turquie, répondant à un appel historique de son fondateur Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 26 ans et qui a ordonné au mouvement de "déposer les armes" et de "se dissoudre".

L'Irak souffre directement des répercussions du conflit. L'armée turque dispose de dizaines de bases au Kurdistan autonome dans le nord irakien. Tout comme elle lance régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre le PKK, organisation kurde turque qui a installé ses bases-arrières dans cette même région.

"Sur notre territoire nous ne voulons ni de l'armée turque, ni du PKK (...) l'Irak veut le retrait de tous", a précisé M. Aaraji.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.