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Irak: les autorités kurdes retardent la fuite de civils, selon HRW


Mercredi 21 juin 2017 à 13h29

Bagdad, 21 juin 2017 (AFP) — L'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé mercredi les autorités kurdes de retarder la fuite de milliers de civils irakiens qui tentent de quitter les zones jihadistes, en les retenant à des points de contrôle.

Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme basée à New York, les retards, qui durent parfois des semaines ou des mois, peuvent mettre leur vie en danger.

Ces familles ont vécu des années sous le joug du groupe Etat islamique (EI), "des mois avec peu de nourriture, d'eau et de médicaments et ont risqué leur vie pour se mettre en sécurité", a souligné Lama Fakih, directrice adjointe de HRW pour le Moyen-Orient, dans un communiqué.

"Retarder les personnes qui fuient Daech pour se mettre en sécurité et obtenir l'aide dont elles ont besoin est inhumain", a-t-elle ajouté en utilisant un acronyme arabe de l'organisation extrémiste.

HRW affirme que les peshmergas, les combattants kurdes, ont gardé à des points de contrôle des civils qui avaient fui deux villes tenues par l'EI dans le nord de l'Irak, Hawija et Tal Afar.

Dans certains cas, ces checkpoints --que les autorités kurdes jugent essentiels pour détecter les éventuels jihadistes-- se trouvaient dans la ligne de tirs de l'EI.

"Les forces peshmergas ont stoppé des civils pendant des jours, des semaines, et même jusqu'à trois mois dans un cas, les laissant la plupart du temps à la merci des mortiers et des attaques suicide de l'EI, sans nourriture ni assistance", a déploré HRW.

Ce communiqué intervient alors que les forces irakiennes combattent les jihadistes dans leur dernier carré de Mossoul (nord), où quelque 100.000 civils sont "retenus comme boucliers humains", selon l'ONU.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.