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Irak: le tueur présumé du vice-consul turc est un Kurde de Turquie (sécurité)


Vendredi 19 juillet 2019 à 15h31

Erbil (Irak), 19 juil 2019 (AFP) — Le contre-terrorisme kurde irakien a identifié vendredi le suspect du meurtre du vice-consul turc comme un Kurde de Turquie de 27 ans, présenté par l'agence officielle turque comme le frère d'une député d'opposition.

Ces informations figurent dans un avis de recherche diffusé en Irak et accompagné de deux photographies d'un jeune homme aux cheveux noirs et à la barbe taillée de près --dont l'une visiblement extraite d'images de vidéosurveillance.

Le contre-terrorisme kurde irakien le présente comme l'auteur présumé de la fusillade de mercredi qui a coûté la vie au diplomate turc Osman Köse, enterré jeudi à Ankara, et à deux Irakiens dans un restaurant d'Erbil.

"Cet individu s'appelle Mazloum Dag, est né en 1992 et est originaire de Diyarbakir en Turquie. Il est recherché", affirme le texte diffusé par le contre-terrorisme.

"Nous appelons tous les citoyens à fournir aux services de sécurité toute information au sujet de ce suspect au plus vite", poursuit le texte, qui qualifie la fusillade de mercredi d'acte "terroriste".

L'agence de presse étatique turque Anadolu affirme que Mazloum Dag est le frère de Dersim Dag, députée du principal parti prokurde de Turquie (HDP), deuxième force d'opposition au Parlement régulièrement accusée par le président Recep Tayyip Erdogan d'être étroitement liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Sans citer de nom, le HDP a déploré dans un communiqué qu'une de ses députés soit "désignée comme une cible à cause de son frère". Dénonçant une "tentative de provocation absolument inacceptable", le HDP a condamné "avec force" l'attaque d'Erbil.

Elle n'a toujours pas été revendiquée mais Ankara a promis une "réponse appropriée aux auteurs de cette attaque lâche".

La branche armée du PKK, qualifié de "terroriste" par Ankara, l'UE et les Etats-Unis, a affirmé n'avoir aucun lien avec cette fusillade.

De nombreux experts pointent toutefois du doigt la probable responsabilité du PKK, qui a récemment annoncé la mort de commandants kurdes lors de raids turcs en Irak.

Jeudi, Ankara a annoncé avoir lancé son opération aérienne "la plus étendue" contre le PKK au Kurdistan irakien en réponse à "l'attaque cruelle à Erbil".

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des raids aériens qui visaient "des bases et des éléments du PKK" dans la zone de Makhmour, au sud de la ville irakienne de Mossoul, "ont fait deux blessés dans un camp de déplacés", ont indiqué des responsables locaux à l'AFP.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.