Page Précédente

Irak: le Premier ministre rejette toute forme de référendum sur le Kurdistan


Mardi 19 septembre 2017 à 21h44

Bagdad (Irak), 19 sept 2017 (AFP) — Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a affirmé mardi qu'il rejetait toute forme de référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, prévu dans moins d'une semaine.

"Le référendum est rejeté, aujourd'hui ou dans le futur, qu'il se tienne dans la région du Kurdistan dans les frontières de 2003 ou dans les zones disputées", a-t-il déclaré à des journalistes.

Le président kurde Massoud Barzani a annoncé qu'il organiserait un référendum d'indépendance le 25 septembre au Kurdistan et le conseil provincial de Kirkouk a indiqué que la consultation s'étendrait aussi à cette région mitoyenne.

Outre les trois provinces qui forment la région autonome du Kurdistan depuis la chute de Saddam Hussein à la suite d'une invasion conduite par les Etats-Unis, les Kurdes revendiquent différents autres territoires à Kirkouk, Ninive et Dyala.

M. Abadi a par ailleurs laissé planer la menace d'une intervention militaire à Kirkouk, où cohabitent des Kurdes, des Arabes et des Turkmènes.

"Si le citoyen de Kirkouk est exposé au danger, c'est notre devoir légitime d'imposer la sécurité", a-t-il dit. "J'ai demandé clairement à la police de Kirkouk de faire son devoir en surveillant la sécurité et ne pas se transformer en un outil (politique)."

"Ne laissez pas entrer Kirkouk dans le conflit", a-il ajouté. Dans cette ville, la sécurité est assurée par les Assayech (services de sécurité kurdes) et la police fédérale, qui dépend de Bagdad.

Après deux votes du Parlement fédéral à Bagdad hostiles au référendum, la plus haute juridiction du pays a décidé lundi la suspension du vote dans la région autonome pour inconstitutionnalité.

M. Barzani a déjà indiqué qu'une victoire du "oui" ne mènerait pas à une déclaration d'indépendance immédiate mais plutôt au début de "discussions sérieuses avec Bagdad" pour "régler tous les problèmes".

Ce référendum est principalement, assurent les experts, un moyen de pression pour arracher au pouvoir à Bagdad des concessions sur les contentieux du pétrole et des finances.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.