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Irak: le PKK dit se retirer d'un fief yézidi après des menaces d'Ankara


Vendredi 23 mars 2018 à 16h56

Souleimaniyeh (Irak), 23 mars 2018 (AFP) — Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé vendredi retirer ses combattants du nord-ouest de l'Irak, alors que la Turquie a récemment menacé de lancer en Irak les mêmes opérations qu'elle a récemment menées en Syrie contre une milice kurde.

Le KCK, considéré comme la branche politique du PKK, indique dans un communiqué avoir pris cette décision après avoir "atteint son objectif" dans la région de Sinjar, dont le groupe Etat islamique (EI) a été chassé il y a plusieurs mois.

Le KCK assure que ses combattants, au nombre de 2.000 selon des sources locales, s'étaient déployés dans ce fief yézidi, à l'ouest de Mossoul, "capitale" irakienne du "califat" auto-proclamé jusqu'en juillet 2017, pour défendre cette minorité, l'une des plus persécutées par l'EI, qui a notamment réduit au rang d'esclaves sexuelles des milliers de femmes yézidies.

"Sinjar et ses environs sont devenues sûres et le gouvernement irakien semble prêt à répondre aux demandes des Yézidis", assure le communiqué.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait évoqué lundi une possible opération dans la région de Sinjar, si Bagdad tardait à agir contre les éléments du PKK, qui mène une insurrection armée en Turquie depuis 1984 et dispose de bases arrières et de camps d'entraînement dans le nord de l'Irak.

"Si vous devez le faire, faites le. Si vous n'êtes pas en capacité de le faire, alors, une nuit, nous pourrons soudainement entrer dans le Sinjar pour le nettoyer du PKK", a déclaré M. Erdogan.

"Si cette affaire traîne davantage, alors il y aura un nouveau +Rameau d'olivier+ là-bas", a-t-il ajouté, en référence à l'offensive militaire turque menée dans le nord de la Syrie contre une milice kurde alliée des Etats-Unis.

Bagdad répète régulièrement refuser toute intervention d'une armée étrangère sur son sol.

Toutefois, témoins et responsables locaux font régulièrement état de raids aériens turcs sur des zones du Kurdistan irakien frontalière de la Turquie. Jeudi, des responsables ont affirmé qu'un de ces raids avait fait quatre morts parmi les civils dans la zone de Jouman, dans la province d'Erbil.

Aussitôt, le gouvernement de la région autonome avait dénoncé ce raid turc tout en demandant au PKK de se retirer des zones habitées.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.