Dimanche 22 février 2009 à 15h46
SOULEIMANIYEH (Irak), 22 fév 2009 (AFP) — Le parti du président irakien Jalal Talabani a replongé dans la crise, après la démission définitive dimanche de quatre membres du bureau politique protestant contre "le manque de transparence et de démocratie" au sein de la formation.
"J'ai démissionné, en compagnie de trois autres membres du bureau politique, de manière définitive", a indiqué à l'AFP Jalal Johar.
"Nous protestons vivement contre le fait que nos demandes en matière de réformes radicales n'aient pas été appliquées (...) et que les promesses de Talabani n'aient pas été tenues", a-t-il ajouté.
Les trois autres membres du bureau politique de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) sont Omar Sayyed Ali, Othmane Haj Mahmoud et Mustapha Sayyed Qader.
Kosrat Rassoul, le secrétaire général adjoint de l'UPK et vice-président du Kurdistan, qui avait également présenté sa démission le 14 février, était revenu sur sa décision après que M. Talabani eut accepté mardi de partager le pouvoir.
Une scission affaiblirait considérablement M. Talabani, à trois mois des élections au parlement du Kurdistan.
M. Johar a indiqué que la décision avait été prise à l'issue d'une réunion du bureau politique samedi soir, qui devait discuter d'un document en 11 points sur les moyens de réformer le parti mais a débouché sur une impasse.
"Le parti vit une crise profonde sur plusieurs niveaux. Des réformes partielles et superficielles ne peuvent être le remède", a affirmé M. Johar, exigeant des "réformes radicales pour que le parti fonctionne démocratiquement et dans la transparence".
M. Johar a réclamé que Necherwane Mustapha, l'ex-secrétaire général adjoint qui a démissionné il y a trois ans, soit réintégré à son poste. Ce dernier, qui entend présenter une liste indépendante aux prochaines législatives, avait préparé un projet de lutte contre la corruption.
Le Kurdistan (nord) est gouverné d'une main de fer depuis des décennies par l'UPK de Jalal Talabani et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani.
Depuis 2003, ce territoire autonome, où règne une relative sécurité en comparaison avec le reste du pays, accueille d'importants investissements étrangers qui attisent les convoitises. Certaines formations rivales affirment que des pots-de-vin sont versés, sans toutefois en apporter la preuve formelle.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.