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Irak: le parti de Barzani retire ses plaintes contre les médias


Lundi 10 janvier 2011 à 18h15

ERBIL (Irak), 10 jan 2011 (AFP) — Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, président de la région autonome du nord de l'Irak, a annoncé lundi, dans un "geste de bonne volonté", le retrait de l'ensemble de ses plaintes contre les médias kurdes.

Cibles de dizaines de poursuites, de nombreux médias de la région avaient ces dernières semaines dénoncé une campagne d'intimidation des autorités, et une atteinte à la liberté de la presse.

"Dans un geste de bonne volonté, nous annonçons que nous avons décidé de retirer toutes les plaintes en justice déposées contre les journaux et les écrivains", a déclaré lors d'une conférence de presse Najirvan Barzani, un haut dirigeant du PDK.

"Nous espérons que les journalistes feront preuve d'un plus grand esprit de responsabilité dans leur travail", a ajouté celui qui est en outre le neveu de Massoud Barzani.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) s'était également alarmée mi-décembre de la cascade de plaintes.

"Et ce ne sont plus uniquement les médias non partisans qui se trouvent dans la ligne de mire. Aujourd'hui, les directeurs de publications passent leur temps dans les couloirs des tribunaux", indique RSF dans un rapport intitulé "Kurdistan irakien: des procès comme s'il en pleuvait".

Ahmed Mera, rédacteur en chef de Lvin avait recensé pas moins de 27 plaintes en justice contre son magazine, parmi lesquelles "au moins sept à caractère politique" déposées par le PDK.

Ce parti réclamait en outre, selon l'Observatoire de la liberté de la presse en Irak un milliard de dollars de dommages et intérêts à Roznama, une publication qui appartient au chef du parti d'opposition Goran (changement), Nicherwan Moustafa.

Lundi, Najirvan Barzani a affirmé que son mouvement n'était "pas opposé à la liberté d'expression".

"Nous pensons que la critique du travail du président de la région et de son gouvernement est quelque chose de normal", a-t-il dit. "Nous nous sommes tournés vers les tribunaux pour faire valoir la loi et les journalistes savent très bien que saisir un tribunal n'est pas en violation de la loi."

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.