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Irak: le Parlement approuve le budget 2013 malgré le boycott des élus kurdes


Jeudi 7 mars 2013 à 16h08

BAGDAD, 7 mars 2013 (AFP) — Le Parlement irakien a approuvé jeudi un budget de 119,1 milliards de dollars pour 2013 en dépit du boycott d'élus kurdes et de membres du bloc Iraqiya, dominé par les sunnites en conflit avec le Premier ministre chiite, a-t-on appris de source parlementaire.

"Nous avons voté sur chacun des articles du projet de loi", a déclaré à l'AFP Ali Chlah, député du parti Dawa du chef du gouvernement, Nouri al-Maliki.

Selon le service d'information du Parlement, le budget pour l'année en cours s'élève à 119,1 milliards de dollars, contre 100 milliards de dollars l'an passé.

D'après M. Chlah, seuls 168 députés sur les 325 que compte l'hémicycle étaient présents au moment du vote.

"Nos collègues kurdes n'ont pas participé à la séance et un quart des députés d'Iraqiya était présent", a-t-il précisé.

Les élus kurdes accusent Bagdad de ne pas rémunérer correctement les compagnies pétrolières étrangères implantées dans la région autonome, située au nord de l'Irak.

"Le gouvernement a accepté d'insérer 750 millions de dollars au budget pour les sociétés étrangères, mais nous réclamions 4,5 milliards de dollars", s'est insurgée la députée kurde Ala Talabani lors d'un entretien accordé à l'AFP.

Les disputes à répétition entre Erbil et Bagdad avaient d'ailleurs considérablement retardé l'étude du budget au Parlement.

De leur côté, les députés d'Iraqiya fustigent M. Maliki pour son style de gouvernement qu'ils jugent autoritaire.

La semaine dernière, l'un des ténors d'Iraqiya, le ministre des Finances sunnite Rafeh al-Issawi avait d'ailleurs annoncé sa démission lors d'une manifestation anti-gouvernementale.

Selon Ali Chlah, le budget comprend notamment les salaires versés aux membres de la milice sunnite Sahwa (Le réveil, en arabe), très active dans la lutte contre Al-Qaïda.

En janvier, le gouvernement avait annoncé l'augmentation de leurs salaires, afin d'apaiser la colère des protestataires sunnites.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.