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Irak: le nouveau président espère la formation "rapide" d'un gouvernement


Lundi 17 octobre 2022 à 11h54

Bagdad, 17 oct 2022 (AFP) — Le nouveau président Abdel Latif Rachid a souhaité la formation "rapide" d'un gouvernement en Irak et s'est engagé à poursuivre des relations "équilibrées" avec les pays voisins, lors de sa prise de fonction lundi.

Fonction hautement honorifique, la présidence en Irak est traditionnellement réservée à un Kurde.

"Nous gardons à l'esprit ce que le peuple irakien attend du nouveau gouvernement, en espérant qu'il soit formé rapidement, et qu'il soit fort, efficace et uni", a souligné au palais présidentiel à Bagdad M. Rachid, 78 ans.

Juste après son élection jeudi par le Parlement, le président a chargé Mohamed Chia al-Soudani de former un gouvernement. Traditionnellement issu de la communauté chiite, majoritaire en Irak, le Premier ministre a 30 jours selon la Constitution pour constituer son équipe.

Dans un Irak multiconfessionnel et multiethnique, les tractations interminables entre grands partis ont souvent entravé le processus et empêché le respect des délais constitutionnels.

M. Soudani a été choisi par les factions chiites du Cadre de coordination, qui domine aujourd'hui le Parlement avec 138 députés sur 329. L'alliance englobe l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, mais aussi la vitrine politique des anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi.

L'élection du président et la désignation d'un Premier ministre sont intervenues plus d'un an après les dernières législatives d'octobre 2021 et une paralysie politique émaillée de violences meurtrières.

Le grand adversaire du Cadre de coordination, le Courant sadriste de l'imprévisible et influent leader religieux chiite Moqtada Sadr a annoncé qu'il ne prendrait pas part au prochain gouvernement.

"Je ferai tout mon possible pour rapprocher les forces politiques et parrainer un dialogue", a promis M. Rachid, s'engageant à poursuivre des relations "solides et équilibrées avec les pays voisins et la communauté internationale".

L'Iran exerce une forte influence en Irak. De même que les Etats-Unis qui y déploient des troupes dans le cadre d'une coalition internationale antijihadistes.

Ce qui contraint le pouvoir de Bagdad à se livrer à un difficile exercice d'équilibriste, les Etats-Unis et l'Iran étant des ennemis jurés.

L'Irak n'échappe pas non plus aux bombardements des voisins turcs ou iraniens, qui ciblent leurs oppositions respectives présentes sur son territoire.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.