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Irak: le Kurdistan vend son pétrole en fraude et spolie le budget (vice-PM)


Lundi 2 avril 2012 à 14h12

BAGDAD, 2 avr 2012 (AFP) — La région autonome du Kurdistan irakien vend une grande partie de son pétrole en contrebande via la frontière iranienne et prive l'Irak et ses citoyens de milliards de dollars de recettes pétrolières, a accusé lundi le vice-Premier ministre irakien Hussein Chahristani.

"Le Kurdistan n'a pas de raffineries, et donc la plus grande partie est vendue frauduleusement hors d'Irak, en particulier via la frontière iranienne", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Selon le ministre du Pétrole, Abdel Karim al-Luaybi, le pétrole transite en fraude via l'Iran vers le Golfe, où il est vendu à des prix inférieurs à ceux du marché, ainsi que vers l'Afghanistan.

M. Chahristani a par ailleurs confirmé que le Kurdistan avait interrompu ses exportations de brut, comme il l'avait annoncé dimanche en raison d'un conflit financier avec Bagdad. Les exportations, après avoir déjà beaucoup diminué ces derniers mois, "ont complètement cessé hier vers 17H30", a-t-il dit.

"Le montant total en valeur du pétrole qui n'a pas été exporté en 2011 est de 3,547 milliards de dollars et celui du pétrole qui n'a pas été remis par la région en 2010 est de 2,102 milliards de dollars", a-t-il dit.

"C'est une grande somme d'argent qui va créer un déficit dans le budget si elle n'est pas versée. Le gouvernement doit examiner les procédures afin de protéger le patrimoine des Irakiens", a-t-il dit. "L'unité de l'Irak, sa souveraineté et son argent ne peuvent pas (faire l'objet) de compromis", a-t-il souligné.

Le Kurdistan réclame de son côté d'importants arriérés de paiement au gouvernement central irakien et avait indiqué dimanche avoir cessé ses exportations de pétrole pour protester.

Le Kurdistan et Bagdad sont en conflit sur une série de sujets territoriaux et pétroliers, notamment un projet d'implantation au Kurdistan de la major pétrolière américaine ExxonMobil.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.