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Irak: le Kurdistan reprendra "bientôt" sa production de pétrole (ministre)


Mercredi 10 février 2010 à 15h02

BAGDAD, 10 fév 2010 (AFP) — La production de pétrole au Kurdistan irakien, arrêtée mi-octobre en raison d'un différend entre Bagdad et Erbil, va reprendre "bientôt" et un nouveau mécanisme de gestion sera annoncé au cours des prochains jours, a annoncé mercredi le ministre irakien du Pétrole.

Hussein al-Chahristani a indiqué lors d'une conférence de presse à Bagdad que "la production des champs pétroliers du Kurdistan reprendrait bientôt", sans toutefois donner de date précise.

"Le gouvernement central a refusé de payer les compagnies étrangères travaillant au Kurdistan mais une annonce officielle sera faite au cours des prochains jours sur un nouveau mécanisme de gestion de la production pétrolière dans la région du Kurdistan", a-t-il ajouté.

La région autonome du Kurdistan irakien a cessé à la mi-octobre 2009 d'exporter son pétrole en raison d'un conflit avec le gouvernement central sur le paiement des compagnies étrangères qui exploitent les gisements.

Le Kurdistan irakien avait commencé le 1er juin à exporter du pétrole pour la première fois de son histoire, dans un climat d'hostilité avec Bagdad qui nie à sa province du Nord le droit de signer des contrats sans son aval.

Bagdad a refusé de reconnaître les contrats pétroliers conclus par le Kurdistan avec des sociétés étrangères et veut des contrats de service, rémunérant les compagnies pétrolières au baril extrait plutôt que par un partage des bénéfices tirés de l'exploitation des ressources.

M. Chahristani a précisé que le pétrole produit au Kurdistan devait "transiter par les oléoducs irakiens et tous les revenus du Pétrole doivent être alloués au gouvernement central".

Selon le gouvernement irakien, les revenus du pétrole doivent être centralisés à Bagdad et le Kurdistan se verra reverser 17% des recettes de l'Etat. Erbil, la capitale du Kurdistan, souhaite au contraire que l'ensemble des revenus tirés de l'exploitation du pétrole des champs se trouvant dans sa région autonome lui revienne.

Les champs pétroliers du Kurdistan, jusque-là exploités par le Danois DNO et le Turc Genel, produisaient environ 60.000 barils par jour avant l'arrêt des exportations.

Selon le gouvernement kurde, DNO et Genel ont investi chacune 500 millions de dollars dans l'exploitation des champs. La première exploitait le gisement de Tawke, près de Dohouk, avec une capacité d'exportation de 50.000 barils par jour (bj) et la seconde celui de Tak Tak, avec 10.000 bj.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.