Mercredi 15 septembre 2010 à 18h05
ERBIL (Irak), 15 sept 2010 (AFP) — Les autorités de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, ont accusé mercredi le mouvement islamiste Ansar al-Islam d'avoir assassiné en mai le jeune journaliste kurde Sardasht Osman.
Auteur d'articles très critiques contre les dirigeants kurdes et la corruption, M. Osman avait été enlevé le 4 mai. Il avait été retrouvé 24 heures plus tard avec une balle dans la tête.
Une commission d'enquête mise en place par le président du Kurdistan, Massoud Barzani, a affirmé mercredi que M. Osman était "lié" à Ansar al-Islam.
"Sardasht Osman a été tué par les terroristes parce qu'il leur avait promis de travailler avec eux avant de se rétracter", estime la commission dans un communiqué, précisant que l'enquête n'est pas terminée.
Selon elle, M. Osman a été enlevé par Hisham Mahmoud Ismaïl, un Kurde appartenant à Ansar al-Islam, qui a été arrêté mais ne serait toutefois pas le meurtrier.
Etudiant en littérature anglaise à Erbil, la capitale kurde, Sardasht Osman, 22 ans, travaillait pour le magazine kurde Ashtiname (Lettre pour la paix) et plusieurs publications sur internet, avait indiqué l'organisation Reporters sans frontières dans un communiqué publié le 6 mai.
Selon le site d'informations sbeiy.com, pour lequel il travaillait, Sardasht Osman aurait été assassiné pour avoir écrit un article dans Ashtiname sur un membre haut placé du gouvernement du Kurdistan irakien, avait rapporté RSF.
"Pour la famille du journaliste et ses amis, le lien entre l'enlèvement et les activités journalistiques de l'étudiant est évident", ajoutait l'organisation, demandant "au gouvernement du Kurdistan irakien de prendre enfin la mesure de la situation et d'assurer la protection des journalistes".
Plusieurs journalistes étrangers ayant couvert la situation au Kurdistan avaient adressé à la mi-mai une lettre ouverte aux autorités régionales pour demander une enquête indépendante sur l'assassinat de M. Osman et manifester leur "inquiétude face aux signes de détérioration de la liberté d'expression des journalistes kurdes".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.